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Pour éviter l’égrenage du coton à l’extérieur:Les propositions des égreneurs à Yayi Boni
Publié le jeudi 12 mars 2015  |  Le Matinal
Boni
© Le Matinal par DR
Boni Yayi, President du Benin




Au cours de la rencontre organisée ce mardi à Parakou, plusieurs propositions dont six fondamentales ont été faites au chef de l’Etat pour sortir l’or blanc de sa situation d’incertitude. Si elles sont mises en application, le Bénin n’a pas de bonnes raisons d’égrener son coton à l’extérieur. On attend de voir si Yayi Boni sait écouter les acteurs de la filière et s’il est sensible aux souffrances du secteur.


A quoi servira la rencontre du mardi 10 mars 2015 à Parakou entre le chef de l’Etat et les acteurs de la filière coton, si les propositions de ces derniers ne seront pas prises en compte par les autorités du pays ? En effet, Yayi Boni a été suffisamment informé, à cette occasion, des goulots d’étranglement qui empêchent le développement de l’or blanc. En écoutant Eustache Kotigan, représentant des égreneurs à cette rencontre, tout le gouvernement sait que les problèmes à régler sont ailleurs, mais eux, ils font autre chose. Celui qui est apparu comme le médecin de l’heure a posé le diagnostic et prescrit les remèdes nécessaires au rétablissement de la filière. Premièrement, la condition sine qua non, c’est que l’Etat paie tous les acteurs de la filière dans le délai. Car à la date d’aujourd’hui, il reste devoir plus de 20 milliards de Fcfa à ce monde composé d’égreneurs, de producteurs, de transporteurs et d’autres acteurs moins visibles. L’autre chantier auquel Yayi Boni et son équipe doivent s’attaquer, c’est l’entretien des usines en mettant à disposition de l’outil industriel de la Sodeco, les différentes pièces de rechange nécessaires pour permettre aux machines d’atteindre leur rythme normal d’égrenage d’environ 1800 tonnes le jour. Ajoutées à la capacité des autres usines privées, la production journalière atteindra les 4000 tonnes, au lieu de 3000 tonnes actuellement. En troisième point, Eustache Kotigan a insisté sur les conditions de stockage de l’or blanc. Elles ne sont pas réunies pour mettre le produit à l’abri des intempéries. Il y a nécessité que la Sonapra trouve des bâches pour le stockage du coton graine dans les usines, afin d’éviter la mouille du coton. Sur la question, on s’interroge sur l’utilisation qui est faite des bâches acquises la campagne dernière, à deux milliards de FCFA. Il faut ensuite désengorger les usines en évacuant les balles de fibres. Si actuellement les problèmes de stockage au port de Cotonou sont à l’ordre du jour, Eustache Kotigan propose l’utilisation du centre de stockage d’Allada ayant une capacité de 30.000 tonnes. Il n’a pas manqué de compléter la liste avec des travaux de réfection des pistes rurales par le Génie militaire. Il regrette que cela n’a pu être fait en novembre dernier. Comme on pouvait s’y attendre, dans sa dernière position, il n’a pas oublié les raisons avancées pour déstocker l’usine de N’dali. En y faisant allusion, il propose que le gouvernement fasse diligence pour corriger et harmoniser les tarifs de transport en tenant compte de l’état des pistes et des distances effectives effectuées par les camions. Ce n’est qu’à ce prix que l’or blanc béninois pourra mieux se porter et générera des devises pour le pays. Sujet à caution depuis quelque temps, la gestion de la filière coton est une affaire nationale et seul, le gouvernement ne peut prétendre détenir les solutions. Après ses nombreux fiascos, il doit désormais adopter une politique prudente, efficace et sans parti pris.

FN
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