Accusé de connivence avec le Pouvoir dans le dossier relatif à la révision constitutionnelle, le président de l’Assemblée nationale, Mathurin Nago, rétablit la vérité lors d’un meeting à Doutou. La deuxième personnalité, ancien homme fort des Fcbe, fait même de troublantes révélations…
« Le premier travail que je leur (les hommes au Pouvoir) demande de faire et je suis prêt à les y aider, c’est de restaurer la confiance entre le peuple et eux, à travers les actes qu’ils posent chaque jour, à travers leurs pratiques, à travers leurs comportements au quotidien. Ce n’est pas la parole qui restaure la confiance, c’est les actes. Et si cette confiance n’est pas restaurée, il leur sera difficile de pouvoir entreprendre quoi que ce soit comme réforme fondamentale. Parce qu’il y a ce qui est écrit, mais il y a surtout ce qui n’est pas écrit. Il y a les non-dits. Et surtout quand les non-dits sont révélés par les gens les plus proches, les plus intimes ou même des acteurs les plus proches. Il est évident que nous ne pouvons nous fier seulement à ce qui est écrit. Voilà la vérité. Et nous continuons de nous battre pour qu’il n’y ait pas une révision opportuniste de la Constitution. Nous aurons le temps de le dire, de le dire de vive voix, sur les plateaux de télévisions. Oui, parce que nous n’avons pas l’habitude de fuir les débats. Nous n’avons pas l’habitude de changer d’avis, d’opinion. Nous ne disons jamais que nous n’avons pas été au courant (…) », a déclaré Nago. Si ces propos viennent d’un opposant ou d’un homme éloigné du sérail du Pouvoir, on peut comprendre. Mais venant de Nago, ancien fidèle de Yayi Boni, c’est sérieux. Il y avait donc des non-dits !? C’est pour cette raison que des députés Fcbe ont tôt fait de s’éloigner de ce projet de révision constitutionnelle. Sans l’avouer publiquement en son temps, Nago avait aussi travaillé à l’échec de cette révision opportuniste !!!
Entre Yayi et certains hommes politiques, la confiance s’est sérieusement effritée avec l’envie du roi des Fcbe de réviser coûte que coûte la loi fondamentale. Personne ne croyait en sa parole même si Yayi s’est confié au Pape Benoît XVI, à Sarkozy, à Obama… Le front des anti-révisionnistes s’est renforcé avec les convictions de Nago qui, lui-même, ne croyait plus en Yayi. Alors, le roi des Fcbe a-t-il vraiment la volonté de s’accrocher au Pouvoir après 2016 ? Les hommes forts du Palais de la Présidence peuvent-ils vraiment comploter contre la République en aidant l’actuel chef de l’Etat à s’éterniser au Pouvoir ? De quelles confidences parle Nago ? Il est clair qu’après Patrice Talon qui a dénoncé les actes de persécution posés par Yayi parce qu’il n’a pas voulu financer un projet funeste de révision de la loi fondamentale qui le maintiendrait au Pouvoir, des proches du roi des Fcbe ont secrètement livré le plan pour 2016. D’autres l’ont même révélé en public. Fatouma Amadou Djibril, ancienne ministre de l’Agriculture, a vendu la mèche sur l’émission Zone Franche de Canal 3 avant de se faire expulser du gouvernement comme une vulgaire fille de rue. « Troisième mandat ? Je crois que le peuple va décider. Le peuple va décider. Le président Roosevelt en Amérique, c’était le président le plus populaire de l’Amérique (…) Si le peuple béninois le veut, pourquoi pas ? Donc, le peuple va décider. Si le peuple veut que le président Boni Yayi fasse un troisième mandat, pourquoi pas ? (…) C’est le peuple qui décide et c’est le peuple qui vote pour son chef. C’est ça la vraie démocratie. En 2011 par exemple, vu le contexte, on est arrivé à un K.O, c’est le peuple qui a décidé là, ce n’est pas les politiciens. Ça là, c’est du jamais vu. Si le peuple est conscient du fait que le président doit continuer ses actions, le peuple peut décider. Je crois que le chef de l’Etat doit faire aussi la volonté de son peuple… », avait lâché Amadou Djibril.
Après avoir échoué à faire passer la pilule, Yayi est resté lui-même. Lors du dernier congrès extraordinaire de sa fameuse alliance en pleine déconfiture, ses partisans ont proclamé la gestion du Pouvoir sur 100 ans !!! Pour y arriver, ils pensent décrocher 50 députés au Parlement. Des députés qui seront chargés d’exécuter le plan qui consistera à maintenir leur roi au Pouvoir après 2016. Mais ils échoueront sans doute. Car, sur le terrain, les Fcbe ont du mal à exister. Ils ont toutes les difficultés du monde pour réussir l’objectif fixé pour les prochaines législatives. Mathurin Nago, Hélène Kèkè Aholou, Candide Azannai, Bani Samari… ont déjà éventré l’alliance. Yayi doit alors sortir de son illusion. Un troisième mandat ne sera pas possible. D’ailleurs, ce rêve fou est en train de provoquer sa chute. Arrivé au pouvoir comme un sauveur en 2006, l’homme du changement partira en 2016 par la petite porte…
Epiphane Axel Bognanho