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Infrarouge, une chronique de Constantin Amoussou :Aditi, le chasseur de suffrages
Publié le jeudi 12 mars 2015  |  Le Matinal




Tel un athlète, l’inamovible député de Zè s’envole d’un nouvel élan et étend désormais son champ d’action bien au-delà du pays Aïzo. La constitution de l’Alliance nationale pour la démocratie et le développement insuffle à Valentin Aditi Houdé un débordement d’énergie et un regain d’audace qui abolissent les frontières et avalent l’espace comme un ouragan.


En neuf mois de vie, la machine de guerre, née au Palais des Congrès un 31 mai, montre qu’elle a soif de conquêtes et fonce tranquillement vers son objectif. Un objectif qu’on peut imaginer ambitieux au regard du carrefour historique qu’est devenu 2015 et de la mission première des partis politiques : la conquête et l’exercice du pouvoir. Une révolution tout de même dans les méthodes de l’ancien ministre et enfant chéri de Mathieu Kérékou, qui affectionnait de rester dans son couloir et dicter la loi de l’hégémonie territoriale aux athlètes de moyen gabarit qui se jettent à son assaut.
Aditi en chasseur de suffrages et conquérant d’espaces extraterritoriaux, un redimensionnement du rêve politique qui induit un nouveau souffle et explique la quête de percée qui l’amène de son Zè natal à Parakou, en passant par Abomey-Calavi, Ouidah, Cotonou, Savalou Porto-Novo...

C’est pourtant dans son fief originel, la sixième circonscription électorale, que l’Alliance nationale pour la démocratie et le développement (And) devra fournir les résultats les plus probants de cette nouvelle artillerie qui a le mérite de réunir les ex-frères ennemis Aïzo de Houdé, autour de l’insubmersible élu. Amadé Moussa, Barnabé Dassigli, Nazaire Dossa et Valentin Aditi Houdé, une union sacrée qui induit sacrifices et hauteur d’esprit de part et d’autre. La pédagogie des coalisés unifie le pays Aïzo par-delà Zè, dans les huit arrondissements Aïzo d’Abomey-Calavi et embrase à petits feux le populeux arrondissement de Godomey, auxquels s’agrègent moyennement, pour faire carton plein, les populations lacustres de Calavi et de Sô-Ava.

Mais avant d’être un champ de guerre, le jeu politique doit porter une promesse, comme une semence qu’on dépose en terre, avec l’espoir qu’elle fructifiera. A travers le sigle And, le renforcement de la démocratie et la quête du développement semblent se confondre en un seul « D », comme pour faire pied de nez à la « Dictature du Développement » et articuler, vingt-cinq ans après la messe du Plm Alédjo, que le développement doit demeurer le but, et la démocratie, le moyen d’y parvenir.
Mais dans un environnement politique marqué par la profusion des partis, des partis de masse, des partis fourre-tout, sans ligne idéologique, où les subjectivités l’emportent sur la pertinence du discours, pour quel sou compteront ces beaux idéaux ? Dans quel sol Houdé et les siens viennent déposer leurs graines ? Quelles graines viennent-ils déposer, et à quelle profondeur, pour récolter quoi, à quelle échéance ?
La proximité successive de trois échéances électorales pèse comme un enjeu, et pour l’heure, le moyen du développement, la démocratie, a statut de priorité. Les élections législatives qui apparaissent désormais comme les préliminaires d’un tournoi en trois phases devront, en déterminant les « faiseurs de Lois » (députés), indiquer les « faiseurs de Roi », du futur Roi, et surtout révéler si nous demeurerons dans un Etat de droit, où si nous tomberons dans l’Etat du Roi. Et c’est ici que l’And, à travers sa ligne et ses discours officiels, devient une bouée de sauvetage pour la démocratie, car elle affiche clairement son attachement au respect de notre constitution et devient l’une des forces capables d’empêcher que les Cauris ne mobilisent leurs cinquante (50) députés, pour réviser la constitution, et comme ils le projettent, resserrer leur étau sur la démocratie pour cent ans et plus.

A ce titre, et sans qu’il ne soit nécessaire de savoir si Houdé envisagerait par hasard d’être candidat ou non à la présidentielle, ce qui paraît improbable, son alliance prend place d’emblée aux côtés des héritiers légitimes de l’homoïde nomade parti d’Afrique il y a six millions d’années, qui a inventé le feu, la chasse et la démocratie, pour lutter contre le prédateur et se préserver de sa ruse ; car un bon prédateur est toujours en avance d’une ruse sur sa proie. Et depuis que les dix millions de moutons pour lesquels on prend les Béninois ont su qu’ils sont dirigés par un tigre, ils surveillent le moindre mouvement du fauve, et savent apprécier avec précision, la distance entre ce qu’il dit publiquement, et ce qu’il pense secrètement.
Aditi, le chasseur de suffrages devient donc avec les siens, un bouclier contre la révision, même s’il compte en ses rangs un ancien révisionniste. Un bouclier comme l’Union fait la Nation. Un bouclier comme, je l’espère, l’Alliance Soleil. Un bouclier comme Abt et ses partisans.
Chasseurs de suffrages, dans la même savane que des ombres qui rôdent avec des armes déloyales, pourront-ils dégainer avec plus de justesse et emporter le gibier ?
Puissent ces apôtres de la rébellion démocratique devenir, au soir du 26 avril, les héros d’un peuple qui rêve de développement, et entend emprunter pour l’atteindre, les moyens de la démocratie.

Constantin Amoussou
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