Cotonou a abrité, hier mercredi 11 mars, la 20e session du Comité d’orientation et de suivi du Partenariat entre l’Union européenne et l’Afrique sur le coton (Cos-coton). Partenaires techniques et financiers œuvrant pour le développement du coton africain, les parties prenantes du partenariat UE-Afrique sur le coton, des acteurs des filières cotonnières en Afrique y ont pris part. Les assises permettront d’adopter des stratégies nouvelles en vue de répondre efficacement aux nombreux défis auxquels demeurent confrontées les filières cotonnières.
Le coton africain est à la croisée des chemins. Considéré comme l’une des principales sources de croissance des économies de certains pays et une importante source d’emplois et de devise, le coton est aussi une source de revenus monétaires pour une multitude de personnes qui vivent directement de cette culture. La baisse des coûts du coton sur le marché mondial, observée depuis 2000 et les distorsions induites par les subventions et les soutiens internes accordés aux producteurs des pays du nord ont porté un coup très dur à la compétitivité et la viabilité des filières cotonnières africaines.
Cette situation a entrainé une volatilité du coût mondial du coton fibre, une perte des recettes d’exportation, une baisse de la croissance économique et, par ricochet une accentuation de la pauvreté au niveau des cotonculteurs africains. Ce qui a engendré un préjudice d’environ 250 millions de dollars par an.
C’est dans ce contexte que «le partenariat UE-Afrique a été mis en place en 2004 à Paris, afin de contribuer à la lutte contre la pauvreté dans les zones cotonnières africaines par l’amélioration de la compétitivité, de la valeur ajoutée et de la vitalité des filières cotonnières africaines, de façon à en optimiser l’impact sur les revenus des producteurs».
Des réflexions pour inverser la tendance
A l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la 20è session du Comité d’orientation et de suivi du partenariat UE-Afrique sur le coton, hier le ministre en charge des Affaires étrangères Nassirou Bako Arifari est revenu sur le partenariat en précisant qu’il repose sur un cadre d’actions dont les axes principaux sont orientés, d’une part vers la mise en place de conditions commerciales plus équitables sur les marchés internationaux du coton dans le cadre des négociations agricoles menées au titre du Programme de Doha pour le développement à l’organisation mondiale du commerce. Et d’autre part, vers un appui aux régions et pays d’Afrique producteurs de coton, afin d’améliorer la compétitivité des économies cotonnières et de limiter la baisse des revenus, liée à la vitalité des prix.
Le ministre des Affaires étrangères précise que grâce à ce partenariat, un financement total estimé à près de 570 millions d’euros a été alloué aux filières cotonnières africaines à la date d’aujourd’hui dont 70% provenant de l’UE et de ses Etats membres. Il dit noter avec beaucoup de satisfaction que le Bénin a bénéficié de ce partenariat depuis sa mise en œuvre et des contributions des Etats membres de l’Union européenne pour un montant total de près de 33 milliards alloués à des actions visant l’amélioration de la qualité et de la compétitivité du coton, l’augmentation des revenus des producteurs et la mise en œuvre des réformes structurelles dans le secteur.
Nassirou Bako Arifari n’a pas manqué de rappeler les défis auxquels demeurent confrontés les filières cotonnières africaines.
On y retient, entre autres, le défi de la productivité, celui de la commercialisation, de la transformation locale de la fibre du coton et la valorisation des sous-produits, ainsi que les défis de la protection de l’environnement et celui de la sécurité alimentaire. Pour le représentant du groupe des Etats ACP, Yao Adingra, il s’avère nécessaire, au terme d’une décennie de mise en œuvre de ce partenariat, de marquer une pause pour évaluer le chemin parcouru. Puis, il a insisté sur le caractère vital et stratégique du coton dans le tissu social et économique des pays producteurs avant de préciser que le partenariat UE-ACP contribue à lutter contre la pauvreté dans les bassins de production du coton, notamment par l’amélioration de la productivité et la compétitivité du coton en y apportant une plus value sous diverses formes.
Pour le représentant de l’UE ; l’ambassadeur Josep Coll, le partenariat est un instrument global au service de la consolidation de la filière. Il a rappelé tous les efforts faits par l’Union européenne «ce programme confirme le rôle crucial et catalysateur joué par l’UE dans la mise en œuvre d’action favorisant une meilleure compétitivité des filières agricoles dans la zone ACP».