L’administration publique béninoise est inondée des personnes admises à faire valoir leur droit à la retraite. Ils sont aux postes pour des raisons d’expérience et de technicité au grand dam de la jeunesse. Au même moment, dans les beaux discours, les dirigeants se disent préoccuper par rapport à la situation professionnelle de cette jeunesse.
Des personnes retraitées continuent de ravir la vedette aux jeunes dans les administrations publiques béninoises. C’est la triste conclusion à laquelle on arrive si on considère le nombre très impressionnant des personnes admises à la retraite mais qui sont toujours en fonction à leurs postes sous prétexte d’un nouveau contrat de travail de deux ou trois ans qu’ils auraient signé avec l’Etat central. Aucune administration n’est épargnée ; qu’il s’agisse des ministères, des sociétés d’Etat, des institutions étatiques ou même des structures publiques, le constat est le même sur tous les plans. Sous couvert d’un argument fallacieux, on maintient ces retraités aux postes ou carrément, on les promeut au détriment de la jeunesse pour qui on ne cesse de prédire un avenir radieux.
Bien vrai que l’avenir est toujours devant et sera inévitablement radieux, mais avant que cela n’arrive, des générations et des générations auraient déjà quitté cette couche juvénile. Il est de notoriété de tous qu’une personne, à un certain âge, peine à briller professionnellement et du coup tout le travail s’abat sur ses collaborations. Le travailleur retraité et maintenu au poste perçoit donc le salaire et bénéficie des privilèges liés à son poste mais au finish ne fait rien puisque fatigué et devrait profiter de sa retraite après avoir déjà servi trente ans durant.
Au même moment, dans les beaux et supers discours des politiciens, des dirigeants et des acteurs de haut niveau, on note une volonté de promotion des jeunes dans ces administrations. Mais puisque les belles paroles ne riment souvent pas avec les beaux gestes, on assiste à ce que l’on constate aujourd’hui. D’aucuns parleront de l’inexpérience des jeunes ou de la gestion trop hasardeuse de ces derniers, mais cette expérience sera vaine si on ne permet pas à la jeunesse de travailler ou de bénéficier de certains postes qui feront d’eux, avec le temps, des hommes et femmes expérimentés. Des jeunes cadres, ce n’est pas cela qui manque dans les administrations étatiques. Si la loi dispose qu’après trente ans de service, vous devriez faire valoir votre compétence à la retraite, c’est que le législateur s’est rendu compte qu’après ses années de service, vous serez fatigué et inactif sur le terrain. Beaucoup de pays développés l’avaient vite compris et ont placé au front et dans les instances stratégiques des jeunes pour leur dynamisme et leur vigueur. Aujourd’hui, cette audace a payé et ces pays se sont hissés au sommet des pays les plus développés du monde. Pour un pays qui se veut un vrai et réel développement, la jeunesse doit être au cœur de tout, pas seulement dans les beaux discours mais également dans les faits et dans la concrétisation des promesses.
Josaphat FINOGBE