C’est l’heure de la mobilisation générale. Les partis politiques, alliances de partis et candidats qui doivent livrer bataille sur les terrains électoraux pour les législatives du 26 avril sont désormais connus, puisque vingt d’entre eux ont été retenus par la Commission nationale électorale autonome (CENA).
Mais l’enjeu est aussi ailleurs puisque ces élections législatives sont l’une des dernières étapes avant la présidentielle de 2016. Pour le président Thomas Boni Yayi, 63 ans, il s’agit de sortir par la grande porte et ne pas être contrarié lorsqu’il rendra les clés du palais. « Avec une nouvelle majorité parlementaire, il affermit son pouvoir jusqu’à la dernière semaine de son mandat et peut-être même au-delà, analyse un membre de l’opposition qui a souhaité garder l’anonymat. Il n’a donc pas intérêt à perdre cette dernière bataille. S’il a nourri à un moment donné un projet de révision constitutionnelle pour pouvoir briguer un nouveau mandat, ce qui s’est passé à Ouagadougou [avec le départ de Blaise Compaoré] lui a servi de leçon. »
Populiste à l’envie
Pour Wilfried-Léandre Houngbédji, écrivain et analyste politique, « il est réducteur de penser que les législatives constitueraient le dernier combat politique de Boni Yayi. » Sachant qu’un mois après, il y a les municipales qui sont envisagées. Selon lui, au-delà du fait que l’homme, qui pendant dix ans s’est montré populiste à l’envi, veuille contrôler l’Assemblée nationale, il sera tenté à l’occasion du combat déterminant sa succession de s’impliquer à fond pour faire élire son successeur, au cas où des ennuis judiciaires se profileraient pendant sa retraite.
« Le dernier combat politique de M. Yayi serait la présidentielle de 2016 ou le débat sur la révision constitutionnelle, s’il bénéficie d’une majorité confortable à l’Assemblée nationale, déclare Wilfried-Léandre Houngbédji. Ce qui politiquement ne s’entend pas dans le contexte actuel, mais qui n’est pas impossible. »
... suite de l'article sur Autre presse