Accusé de parricide, Akomagnon Vodounkpè écope de 15 ans de travaux forcés

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Publié le vendredi 13 mars 2015 | 24 heures au Bénin

La Cour d’appel de Cotonou a condamné ce jeudi, dans la grande salle B de la structure, Akomagnon Vodounkpè à 15 ans de travaux forcés pour parricide sur Houssou Vodounkpè et a acquitté Avocè Vodounkpè , tous deux, accusés du 4ème dossier inscrit au rôle de la 1ère session de la Cour d’Assises de Cotonou de l’année 2015.

Le 23 avril 2002, suite à une dispute entre Akomagnon Vodounkpè et son père Houssou Vodounkpè chez eux à domicile à Anavié dans la commune de Tori-Bossito, dont le refus de l’enfant de restituer à son père sa houe sous prétexte qu’il la vendrait comme il a l’habitude de vendre ses biens, serait la cause du paricide. C’est au cours de la dispute et de cette désobéissance de l’enfant que le père a menacé mortellemnt l’enfant déjà en train de prendre sa douche qui en est sorti avec fureur et a asséné quatre (04) coups de bâton au ventre et aux épaules de son père. La victime a été abandonnée sans secours et sans aucun soin. Il succomba de ses blessures trois jours après. L’enfantvjustifie son acte par la crainte de se faire tuer par son père, réputé redoutable en sorcellerie ayant réussi à tuer plusieurs de ses frères et sœurs. Le frère de son père, Avocè Vodounkpè, informé de la situation, n’a pu assister son grand-frère.

Interpelé, Akomagnon Vodounkpè a reconnu les faits qui lui sont reprochés à toutes les étapes de la procédure. Par contre, Avocè Vodounkpè a nié de n’avoir pas porté assistance à son grand-frère en évoquant les limites de ses moyens.

A la barre, dans la recherche de la vérité pour un vrai verdict, l’accusé Akomagnon Vodounkpè a fini par reconnaître avoir donné des coups à son père mais pas avec l’idée de lui donner la mort.

Quant à son oncle Avocè Vodounkpè, il a démontré comment il a assisté son grand-frère tout en reconnaissant qu’il aurait pu sauver la victime s’il n’était pas confronté à des difficultés financières.

Le ministère public assuré par Honoré Alowakinnou a réquisitionné 20 ans de travaux forcés contre Akomagnon Vodounkpè, justifant la peine par les éléments constitutifs de meurtre et qualité de filiation étant réunis.

En plus, il montre que l’intention criminelle est constituée car l’accusé a déclaré que son père est un sorcier redoutable ayant fait des victimes, justifiant ainsi les coups et blessures donnés en des parties sensibles.

Pour le cas de Avocè Vodounkpè , accusé pour non assistance à personne en danger, il se dit être favorable à son acquittement parce qu’il a assisté la victime, mais que ses difficultés financières ne lui ont pas permis de faire mieux.

Maître Serge Pognon et Maître Magloire Yansunnu, tous deux de la défense, ont plaidé pour leurs clients. Pour l’un, l’intention de tuer n’est pas justifiée. L’accusé de parricide n’a pas l’intention de donner la mort à son père. Il convient de revoir sa peine. Quant à Me Magoire Yansunnu, il trouve que son client n’a pas manqué de porter assistance à la victime. De plus il soutient que l’insuffisance d’assistance à personne en danger ne saurait être une raison valable pour condamner son client.

La Cour au regard de ses observations, après s’être retirée, a condamné Akomagnon Vodounkpè à 15 ans de travaux forcés et a mis à sa charge les frais de justice et a acquitté Avocè Vodounkpè.

Les deux hommes avaient été placés en détention préventive le 06 mai 2002.

Akomagnon Vodounkpè et Avocè Vodounkpè sont tous deux Béninois. Akomagnon Vodounkpè est né en 1981 et Avocè Vodounkpè en 1967.

La Cour était présidée par madame Eliane Hortense Bada. M. Honoré a représenté le ministère public et Me Edouard Alowakinnou a tenu la plume.

Les assesseurs sont Mes Thérèse Kossou et Eloge Akpo.