L’actuel second homme fort du Bénin et ancien bras droit du Président de la République Yayi Boni n’est pas prêt à cautionner l’aventure des tenants du pouvoir qui, d’après les indiscrétions, n’ont pas abandonné leur projet de réviser la constitution.
Accusé de faire le jeu du pouvoir, le président de l’Assemblée nationale se défend et donne des gages de sa bonne foi en mettant en garde ses anciens amis des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe). Il demande à Boni Yayi et ses acolytes de travailler à "restaurer" la confiance entre eux et le peuple béninois.
"Restaurer la confiance", selon Mathurin Nago, doit passer par les actes qu’ils posent chaque jour, à travers leurs "pratiques, à travers leurs comportements au quotidien".
"Ce n’est pas la parole qui restaure la confiance, c’est les actes. Et si cette confiance n’est pas restaurée, il leur sera difficile de pouvoir entreprendre quoi que ce soit comme réforme fondamentale. Parce qu’il y a ce qui est écrit, mais il y a surtout ce qui n’est pas écrit. Il y a les non-dits. Et surtout quand les non-dits sont révélés par les gens les plus proches, les plus intimes ou même des acteurs les plus proches. Il est évident que nous ne pouvons nous fier seulement à ce qui est écrit. Voilà la vérité. Et nous continuons de nous battre pour qu’il n’y ait pas une révision opportuniste de la Constitution. Nous aurons le temps de le dire, de le dire de vive voix, sur les plateaux de télévisions. Oui, parce que nous n’avons pas l’habitude de fuir les débats. Nous n’avons pas l’habitude de changer d’avis, d’opinion. Nous ne disons jamais que nous n’avons pas été au courant (…)", a-t-il confié au cours d’une sortie publique tenue à Doutou en milieu de semaine.
En filigrane, on peut aisément comprendre que le tout-puissant président de l’Assemblée devenu opposant à son ancien ami Yayi, prévient le peuple de la volonté indécrottable du Chef des Fcbe de se maintenir au pouvoir au-delà de 2016. Mais parviendra-t-il à réaliser son projet avec toutes les difficultés que rencontrent ses partisans sur le terrain, avec l’hémorragie provoquée au sein des Fcbe par le départ de plusieurs ténors ?
Difficile à dire mais la sagesse recommande à Yayi Boni de laisser tomber ce projet anti-démocratique pour entrer dans l’histoire de son pays par la grande porte.