Les négociations gouvernement-syndicats ont effectivement repris ce lundi dans la salle de l’Infosec à Cotonou. Sans grande surprise, les discutions ont tourné autour de la proposition de la prime d’incitation à la fonction enseignante. A cette proposition, seule la Cstb a jugé ne pas cautionner une telle ruse gouvernementale.
Les amarres brisées entre les secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales ne sont toujours pas reliées. Les mois se sont écoulés et la détermination est toujours restée la même. Sans ambages, la Confédération des Syndicats des Travailleurs du Bénin (Cstb) de Paul Essè Iko n’épouse toujours pas l’idéologie syndicale de la Confédération Générale des travailleurs du Bénin (Cgtb) de Pascal Todjinou, de la Confédération des Syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin) de Dieudonné Lokossou et de la Confédération des Syndicats Autonomes du Bénin (Cosi-Bénin) de Noël Chadaré. Au cours de ce nouveau round de négociations entre l’Etat et ses partenaires sociaux, la preuve en a été donnée. De toutes les confédérations syndicales présentes, seule la Cstb a rejeté la proposition du gouvernement. Pour le secrétaire général de cette confédération, Paul Essè Iko, « il n’est pas question de cautionner cette mascarade gouvernementale dont le seul et unique but est de nous entortiller dans nos revendications ». La rencontre, même reportée afin que les responsables consultent leurs bases respectives, et qui s’est tenue ce lundi 16 mars n’a pas émoussé les ardeurs et la détermination de Paul Essè Iko qui tient toujours à l’octroi des 1.25 revendiqués depuis des mois. Mais que cache cette opiniâtreté ?
D’un côté, le refus de cette proposition gouvernementale pourrait venir de ses syndiqués à la base ou de l’autre, une telle décision pourrait résulter de ses propres principes et valeurs qu’il a toujours défendus. Mais loin de ces deux cas de figure, on remarque que la suspicion qui avait régné lors de leurs derniers mouvements de débrayage collectif est toujours bien présente. Qu’il vous souvienne que les deux parties se sont entre temps accusées d’avoir trahi la base en prenant de l’argent chez l’Etat aux fins de sursoir aux mouvements de grève. Une chose qui avait créé une division totale, un divorce, oserait-on même le dire, entre ces responsables syndicaux. N’ayant jamais digéré cette « trahison » de ses pairs, Paul Essè Iko s’est résolument engagé à ne plus les suivre. Et ça, on l’a constaté dans bien d’autres situations. Ce refus cette fois-ci de la prime d’incitation à la fonction enseignante d’une valeur de dix mille francs Cfa mensuellement, pourrait donc être la suite logique de sa vision et de ces principes ou de la « haine » qu’il éprouve à l’égard de ses collègues syndicalistes. Mais si c’est le cas, alors, le secrétaire de la Cstb aurait bafoué le désir, la volonté et le souhait de ses militants de la base qu’il adore si tant. Mais si ce n’est pas de l’orgueil et qu’il y tient vraiment, il rendra donc un grand service à ses travailleurs syndicalistes en se battant pour l’acquisition des 1.25 pour lesquels ils sont entrés en négociation avec le gouvernement. D’une manière ou d’une autre, l’entente est loin de trouver sa place dans le rang de ces responsables.
Josaphat FINOGBE