Le président-maire de la ville de Cotonou, Nicéphore Dieudonné Soglo, a poursuivi son périple entamé la semaine dernière dans les arrondissements de sa municipalité. Il était, le lundi 16 mars 2015, dans les quartiers du douzième arrondissement en compagnie du chef d’arrondissement, Brice Chanhoun et d’une foule impressionnante. Le constat fait sur place à chaque étape est déplorable et le maire fâché a invité l’Etat central à prendre ses responsabilités.
Cadjèhoun, Fidjrossè, Akogbato, Houénoussou et Yèmikodji sont, entre autres, les quartiers visités par le président-maire de la ville de Cotonou, Nicéphore Dieudonné Soglo. Dans chaque quartier, les endroits clés qui intéressent l’autorité sont les chantiers de construction, les marchés, les écoles et les carrières de sable. C’est ainsi qu’arrivé à l’étape d’Akogbato, après avoir visité le pont de Houénoussou, les femmes du marché d’Akogbato ont exprimé leur besoins au maire et à sa délégation. A l’école primaire publique de Yèmicodji, c’est le module de trois classes financé par le Fonds d’appui au développement des communes (Fadec 2013) de la mairie de Cotonou qui a attiré l’attention de l’ancien président de la République. Il a pris un bain de foule avant de promettre aux femmes la construction de quelques hangars. Contrairement à Akogbato et Yèmicodji qui n’ont pas un marché décent, celui de Houénoussou construit à grands frais n’est pas fréquenté comme cela se doit. Le président-maire a échangé avec les femmes de ce marché et invité la responsable à revoir sa politique afin de changer les choses. Arrivé sur le site du dragage de sable lagunaire, la société d’exploitation du site reconnait n’avoir eu aucun contact avec le maire de la ville de Cotonou, mais plutôt avec le Gouvernement qui lui a signé le contrat d’exploitation. Nicéphore Soglo s’est encore davantage fâché puisque c’est son nom qui est vilipendé partout dans la presse quant à la fermeture de cette carrière qui met à mal la quiétude des populations environnantes. Brandissant le contrat signé par le ministre Barthélémy Kassa et le ministre des Finances de l’époque, le maire a invité le chef de l’Etat et les membres du Gouvernement à prendre leur responsabilité au lieu de chercher des boucs émissaires dès qu’il y a problème quelque part. Arrivé à Cadjèhoun, l’avion épave a également attiré l’attention du maire Nicéphore Soglo tout comme les centaines de villas qui sont érigées sur la plage Croix du sud. Une fois dans les locaux du 12ème arrondissement, le maire a fait le point avec la population. « Je suis surpris de constater qu’ils ont morcelé et vendu toutes nos plages. Les plages sont un don de la nature et les pays qui savent s’en servir se développent facilement. Le Gouvernement prend des initiatives dans ma commune sans me consulter et quand il y a problème, c’est mon nom qui est crié devant tous les dossiers. Ce n’est pas sérieux », a-t-il martelé. Il a échangé avec la population et promis rencontrer très prochainement les responsables des différents marchés de la ville et les responsables d’associations afin de trouver des solutions aux problèmes constatés au cours de cette sortie.
Les mises au point du maire Nicéphore Soglo
Lors de sa tournée lundi 16 Mars dernier dans le 12ème arrondissement de Cotonou, le maire de la ville le président Nicéphore Soglo s’est rendu sur le site de dragage du sable lagunaire à Yèmicodji. Occasion pour l’autorité municipale de lever toute équivoque sur la prétendue implication de sa municipalité dans cette opération. Il ressort de ses clarifications que les autorités de la ville de Cotonou n’en sont pour rien. C’est plutôt le gouvernement qui, à travers le ministre des mines et de l’énergie Barthélémy D. Kassa et l’ex ministre des finances et de l’économie Daouda Idriss, a autorisé l’extraction du sable dans cette zone de la ville. « Toutes les populations savent que c’est le gouvernement qui a piloté le dossier du début jusqu’à la fin….Je mets au défis quiconque pourra me dire le contraire », a lancé le président-maire visiblement remonté contre les manipulations faites dans ce dossier. « C’est ce que j’appelle de la lâcheté, parce que quand on est chef on gère le bien comme le mal », a-t-il poursuivi. L’extraction du sable lagunaire fait suite à l’interdiction par l’Etat de l’exploitation du sable marin à cause de l’avancée de la mer. Mais toute autorisation d’extraction du sable lagunaire devrait se faire sur la base des résultats d’étude d’impact environnementale particulièrement dans les zones à forte concentration comme Cotonou. La vérification de ce préalable incombe également au gouvernement. Indexer donc la mairie de Cotonou et ses autorités dans cette affaire, serait faire preuve d’irresponsabilité, à en croire le Maire de Cotonou. Précisons que ce site de dragage du sable lagunaire fait l’objet de nombreuses contestations. Ce qui a conduit à sa fermeture.
Yannick SOMALON