La Haute juridiction ne se donne pas du tout de repos. Mais à l’analyse de la décision rendue sur le contentieux opposant les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) et le Parti du renouveau démocratique au sujet de la double candidature de Claude Azonwakin, on y note des insuffisances.
La lucidité a eu raison des membres de la Cour constitutionnelle. La haute juridiction en vidant le contentieux qui oppose les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) et le Parti du renouveau démocratique au sujet de la double candidature de Claude Azonwakin, a manqué de donner une information importante. C’est vrai que le Prd ne peut pas prétexter de cette insuffisance pour ne pas régulariser sa situation. En effet, le dispositif de la décision El 15-002 du 12 mars 2015 de la Cour constitutionnelle, composé de quatre articles, donne fondamentalement trois informations. La première, c’est que la Commission électorale nationale autonome (Céna), en maintenant le candidat en question sur la liste Fcbe, n’a pas violé le Code électoral. La deuxième, le Prd est autorisé à pourvoir au poste devenu vacant. La dernière autorise la Céna à recevoir le nouveau nom du candidat que le Prd proposera. Mais l’information capitale qui manque est de savoir quand est-ce que le Prd est autorisé à remplacer le candidat qui lui a échappé ? De même, à partir de quand la Céna n’est plus autorisée à recevoir le nom du candidat que le Prd aura retenu ? En ne donnant pas de réponse à ces interrogations, la décision de la Haute juridiction a montré ses limites. A quoi cela peut être dû ? A la masse du travail en période électoral ? La lucidité doit prévaloir à tout instant dans l’analyse des recours pour ne pas rendre des décisions sujettes à des polémiques inutiles et des interprétations de toutes sortes. Tout en respectant les contraintes temporelles, la Cour constitutionnelle doit faire preuve de professionnalisme dans la prise de ses décisions. Car, à la va-vite, les liquidations des contentieux peuvent conduire à des situations difficilement gérables. Or, le plus important reste encore à venir. Il faut avoir la tête sur les épaules pour juger et dire le droit.
Jean-Claude Kouagou