Après avoir commandité, à travers médias interposés, un acharnement gratuit contre le cabinet Aholou Kêkê, Yayi Boni et son gouvernement viennent d’afficher leurs carences en saisissant l’Anlc dans un dossier pour lequel cette Institution n’est pas compétente. Les prédateurs de la démocratie qui ont décidé de broyer leurs adversaires politiques au Bénin doivent encore chercher loin pour faire couler Hélène Kêkê- Aholou.
Tout est désormais clair ! C’est Yayi Boni qui est le commanditaire de l’acharnement, dans les journaux, contre le député Hélène Kêkê- Aholou. Le secrétaire général du gouvernement, avec un compte-rendu fait au premier magistrat, a demandé à l’Autorité nationale de lutte contre la corruption de faire des investigations afin que la lumière soit faite sur la gestion de ces fonds recouvrés par les soins du cabinet Aholou Kêkê, dans ce dossier dit de remboursement du marabout Mohamed Cissé aux banques commerciales du Bénin. Sur ce dossier qui défraie la chronique, beaucoup d’observateurs se posent la question de savoir pourquoi c’est maintenant que le gouvernement a décidé de remuer ce dossier à grand renfort médiatique. Ainsi donc, l’on comprend que Yayi Boni a ouvertement déclaré la guerre à maître Hélène Aholou Kêkê dans un dossier qu’on ressuscite à chaque veille d’élections. Est- ce le poids électoral de cette amazone politique qui fait si tant peur à Yayi Boni ? Est- ce une manière de faire taire le député Hélène Kêkê qui a quitté le bateau Fcbe avec des secrets ? Les observateurs se demandent ce qui peut être réellement la cause de cet acharnement contre le cabinet qui n’a opéré qu’une compensation lors du recouvrement de ces fonds, devant un gouvernement qui ne tient jamais parole.
L’Anlc est-elle compétente pour connaître du dossier ?
En décidant de saisir l’Autorité nationale de lutte contre la corruption, le gouvernement juge-t-il sérieux que cette institution peut connaître du dossier ? Apparemment non ! Car il ne s’agit ni d’un dossier de corruption, ni d’un dossier de détournement. Et, s’il s’agissait d’une corruption, l’on est tenté de savoir qui a corrompu qui dans ce dossier. Le gouvernement certainement. Sinon, comment comprendre qu’on s’acharne contre un cabinet qui a bataillé durement pour le retour au pays de cette importante somme d’argent ? En effet, nombreux sont les observateurs qui s’interrogent sur le chef d’accusation pour lequel le gouvernement décide de saisir l’Anlc. En réalité, il n’en est rien de tout cela car, nulle part dans la loi 2011-20 portant lutte contre la corruption et infraction connexes en République du Bénin, il est évoqué ce cas de figure. D’ailleurs, l’opération de compensation est prévue par les textes en vigueur au Bénin, et le gouvernement de Yayi Boni ferait mieux d’aller chercher autre chose que de s’en prendre à Aholou Kêkê. Régulièrement, les cabinets d’avocats font des compensations au Bénin. Et celui du cabinet Aholou Kêkê n’est pas le premier, ni le dernier. Mieux, le gouvernement béninois ne serait-il pas en train de violer l’article 9 de cette loi qui stipule que l’Anlc jouit d’une réelle autonomie par rapport aux Institutions de la République ? C’est en cela que l’on s’interroge sur l’immixtion du gouvernement dans ce dossier en demandant à cette institution de s’autosaisir de ce dossier. En terme clair, cette procédure engagée par le gouvernement contre le cabinet Aholou Kêkê vise à distraire, en cette veille électorale, la présidente de la commission des lois. Mais, il se trompe. Encore peu de temps et, des révélations seront faites.
Thobias Gnansounou Rufino
(Br Ouémé-Plateau)