Le Chef de l’Etat a pris l’engagement devant des personnalités de ce monde, mais vers la fin de son second et dernier mandat, le doute s’installe sur son départ du pouvoir en avril 2016. Des confidences de certains proches et sa ferme volonté de réviser la constitution pourraient être des signes qui trahissent les promesses de Yayi au Pape Benoit XVI, à Obama et consorts.
Si on doit se fier aux indiscrétions de certains proches, alors, il y a de fortes chances que Boni Yayi ne laisse pas le pouvoir en avril 2016. Ou qu’il tente de prolonger son séjour à la Marina. Selon ces proches du Chef de l’Etat, l’homme n’a nullement envie de partir du pouvoir en avril 2016 comme l’exige la Constitution du Bénin. Ces proches ne sont pas ceux qui l’ont finalement quitté et qui combattent aujourd’hui le projet de révision dite opportuniste de la constitution. Eux sont restés jusqu’à présent et semblent d’ailleurs ne trouver aucun tort à leur chef de file. Pour eux, c’est l’homme de la situation, celui qu’il faut pour que le Bénin se développe enfin. Importe si Yayi arrive à rester au pouvoir à cause de la révision. Des propos qui jettent du froid dans le dos de ceux qui les entendent. Sauf qu’entre les promesses publiques de départ de Yayi et les confidences de certains de ses proches, on ne peut trancher dans l’un ou l’autre sens. Seulement, on se demande si le Chef de l’Etat lui-même ne trahit pas cette éventualité de ne pas vouloir respecter la parole donnée aux grands de ce monde : celle de ne pas ajouter une seule seconde à ce que la constitution lui permet à la tête de ce pays. Son comportement ces derniers temps amène beaucoup de ses compatriotes à commencer par douter de ses promesses. D’abord, Yayi veut d’une majorité écrasante à la prochaine législature pour réviser la constitution. Officiellement, Yayi veut introduire des dispositions qu’il juge utiles et indispensables pour le Bénin. Mais ce ne serait que la première étape d’une stratégie savamment préparée pour arriver à une révision opportuniste de la constitution. Porte ouverte pour un éventuel 3è mandat. L’objectif des 50 députés, le Chef de l’Etat pense le réaliser à partir de son bilan, un an avant le terme de son mandat. Alors, il sillonne depuis des mois, à bord de son hélicoptère, l’ensemble du territoire national pour, dit-il, écouter et résoudre les problèmes des Béninois. Inaugurations d’infrastructures, poses interminables de première pierre, installation de lampadaires solaires, connexion des populations aux réseaux de la Soneb et de la Sbee…Yayi est sur tous les terrains à la fois. Il est aussi fréquent de voir dans ses déplacements la distribution de vivres et de matériaux de construction aux populations. Yayi veut écraser la concurrence avant le 26 avril, date des élections législatives. Des prêts express sont demandés à des établissements bancaires pour commencer des travaux non budgétisés. Tout ceci pour récupérer les électeurs à son compte. Yayi est dans sa dynamique, aidé par ses ministres et directeurs généraux de secteurs stratégiques. Eux, ils sont en tournée permanente sur l’ensemble du territoire national. Sacca Lafia, depuis la mise sur pied de l’Alliance Soleil, ne cesse de répéter partout où il va que «Yayi, c’est fini». Yayi lui a déjà répondu et a certainement sa petite idée sur les intentions de son ancien allié devenu aujourd’hui l’un de ses adversaires politiques.
Grégoire Amangbégnon