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La Nouvelle Tribune N° 2407 du 6/2/2013

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Remaniement technique du Gouvernement : pourquoi Blaise Ahanhanzo et Kora Zaki devraient partir
Publié le jeudi 7 fevrier 2013   |  La Nouvelle Tribune


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© Autre presse par DR
Le ministre de l’environnement, de l’habitat et de l’urbanisme; Blaise Ahanhanzo


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Le Président Boni Yayi a procédé ce mardi à un remaniement technique du Gouvernement. Mais contre toute attente, des ministres qu’on attendait sortir de l’équipe gouvernementale y ont été maintenus.

Annoncé depuis plusieurs mois, le remaniement technique du Gouvernement du Président Boni Yayi est intervenu hier. Contrairement au grand remaniement, avec des sorties et des entrées, auquel l’on s’attendait, l’on a eu droit à un jeu de chaises entre Me Marie Elise Gbèdo, Réckya Madougou et Sofiath Onifadé Babamoussa. La première, anciennement ministre de la Justice, a été mutée au Commerce. La seconde, ministre de la Micro-finance, a été envoyée à la Justice. Et la troisième, ministre du Commerce, prend le portefeuille de la Micro-finance. Mais la plus grande surprise de ce remaniement technique reste et demeure le fait que des ministres sur la sellette, dont l’opinion s’attendait au départ de l’équipe gouvernementale, aient été maintenus. Il s’agit notamment de la ministre du Travail et de la Fonction publique, Memouna Kora Zaki, et de son collègue de l’Environnement et de l’Urbanisme, Blaise Ahanhanzo Glèlè.
Au nom de l’éthique…

L’actuel ministre de l’Urbanisme, Blaise Ahanhanzo-Glèlè, a été récemment cité dans le dossier du scandale relatif à la Construction du nouveau siège de l’Assemblée Nationale à Porto-Novo. Au départ plaignant, il s’est, comme par miracle et de façon inattendue, retrouvé dans le rang des mis en cause. Selon les informations véhiculées par des sources concordantes à ce propos, il aurait été reproché au ministre, dans un premier temps, d’avoir modifié le lot 11 du contrat, et dans un second temps d’avoir perçue des frais « proscrits » par l’actuel code des marchés publics. Il avait d’abord été écouté une première fois, pendant plusieurs heures, par la Brigade économique et financière (Bef). Il a ensuite été gardé à vue pendant un peu plus de vingt quatre heures. La suite, il aurait été relaxé par le Procureur. D’abord, l’on s’était indigné qu’un ministre en fonction ait été non seulement entendu par la police mais aussi gardé à vue sans avoir été suspendu du Gouvernement. C’est sans doute une curiosité qui doit ouvrir de nouvelles pistes aux chercheurs dans le domaine. Et l’autorité d’un ministre qui a connu le sort du ministre Ahanhanzo prend inévitablement un coup auprès de ses collaborateurs. Il en est de même pour sa crédibilité. Il est peut-être blanc comme neige dans ce dossier. Mais pour son image, il aurait dû démissionner. Et à défaut, le Président Boni Yayi devrait lui trouver un remplaçant en vue de permettre à son Gouvernement de préserver le peu de crédibilité qui lui reste aux yeux des Béninois.
…et de la responsabilité

La ministre du Travail et de la Fonction publique, Mêmmouna Kora Zaki, fait, quant à elle, face à une affaire de fraudes et d’irrégularités dans le concours de recrutement au profit du ministère de l’Economie et des Finances, sessions de juillet et août 2012. Si aucune commission ou aucun tribunal ne l’a encore mise en cause dans ce dossier, en premier responsable du département ministériel concerné, elle devrait démissionner. Saisi par l’une des candidates dont le nom aurait été substitué dans les résultats provisoires du concours, l’Observatoire de lutte contre la corruption (Olc) a révélé plusieurs irrégularités. Et cela témoigne de l’incapacité de la ministre du travail, dont le ministère a organisé le concours, d’accomplir ou de superviser l’accomplissement d’une tache du ressort de son département. Même si elle ne se reproche rien, elle aurait dû rendre le tablier, pour son honneur. A défaut, le Président de la République, en bon chef de Gouvernement, devrait la limoger pour incompétence. Inspecteur de travail, anciennement Directrice du Travail, on dirait sans doute qu’elle est professionnellement aguerrie pour conduire ce ministère. Mais sur ce coup, le concours, elle a échoué dans sa mission. Et sous d’autres cieux, l’ampleur des scandales ou fautes n’atteignent pas le niveau de celui du concours avant que les titulaires des postes ministériels concernés ne démissionnent. Ou sont relevés de leur fonction.
Sauver Gbèdo

A voir le remaniement technique fait ce mardi par le Chef de l’Etat, on a l’impression que le jeu de chaises a été fait pour sauver Me Marie Elise Gbèdo des griffes des magistrats et autres corporations sous tutelle du ministère de la Justice. En effet, la cohabitation de Me Gbèdo avec magistrats, notaires et auxiliaires de l’administration judiciaires, a été marquée par des bras de fer et des contestations. A la Justice, Me Gbèdo a toujours été sur des braises. Sinon il n’y avait aucune urgence à muter Reckya Madougou du ministère de la Micro-finance, où elle semble être dans son marigot. Et aussi à déplacer Sofiath Onifadé du Commerce. Ce ministère à la tête duquel elle avait été nommée il y à juste trois mois.

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