Le difficile exercice de positionnement de candidats sur les listes se poursuit après les tribulations des législatives.
Le désaveu de certaines alliances et le rejet de partis dans certaines localités obligent des responsables à recourir à cette méthode d’achat de consciences à positionner sur les listes de candidatures.
Cinquante mille (50.000) francs, c’est la somme proposée à tout individu ayant accepté donner ses dossiers à cette formation politique en panne de candidats à positionner pour répondre à la nécessité légale de s’engager dans cette lutte électorale pour les communales et locales prochaines.
L’échéance du dépôt des dossiers fixée au 25 mars prochain pour ce qui concerne ces élections à la base, certaines alliances de partis sont en peine de trouver la totalité des candidats pour valider leur liste.
Pas que des hommes manquent dans la république, qui veuillent remplir cette mission exaltante et éprouvante de gestion des collectivités décentralisées. La chose s’est fait remarquer lors du dépôt des dossiers pour les législatives en cours.
En effet, beaucoup de partis ou alliances de partis, devant répondre à la nécessité légale de couvrir tout le territoire national, n’ont pu le faire avec aisance malgré que la loi leur impose déjà la représentativité nationale.
Ne pouvant trouver de gens à positionner dans certaines circonscriptions, ces partis ou alliances de partis estropiés ont eu recours aux positionnements fantaisistes en appelant simplement aux bouche-trous, c’est-à-dire des figurines qui ne sont que l’ombre d’eux-mêmes dans les localités qu’ils ont prétendument voulu représenter.
Dès lors, on y rencontre même des rigolos faire figure de candidats pour des élections aussi sérieuses.
Le même phénomène s’observe déjà pour les élections communales, du moins dans certaines localités. Des alliances bien connues sont mises en difficultés dans ces localités. Les personnalités qui les incarnent sont désavouées par leur base ; du coup, personne ne veut aller sur leurs listes.
Le phénomène est ambiant dans la commune de Dogbo (Couffo) où depuis quelques jours, des gens en mission sillonnent les maisons à la quête de candidats. De potentiels, il n’en existe même pas.
Ces individus proposent à qui veut aller sur une certaine liste, de l’argent ; cinquante mille francs (50.000 FCFA) sont proposés à celui qui voudrait être candidat sur la liste de cette grande alliance.
Cet argent est mis en avant pour appâter ceux qui voudraient se faire positionner pour les locales seulement. Ceci ne relève d’aucune fiction car c’est de la réalité. C’est même sans vergogne que les recruteurs agitent ce montant pour exprimer l’opulence du commanditaire de l’opération du « recrutement intéressé », pulpeux et « enrichissant». Le désaveu de la personnalité de cette alliance influe négativement sur la qualité des personnes à positionner.
A vrai dire, le phénomène d’achat de consciences en période électorale est toujours vivace et touche particulièrement la couche la plus défavorisée. Et la commune de Dogbo où le phénomène prend une proportion alarmante avec la perte d’influence de cette formation, n’est pas la seule. L’exercice des positionnements pour les élections à la base se chevauchant avec le scrutin législatif, cela crée assez de difficultés aux partis et alliances pour remplir cette noble mission constitutionnelle et républicaine.
Félix MAHOUGNON