Depuis bientôt trois semaines, s’observe sur les installations de la société béninoise d’énergie électrique (SBEE), le phénomène de « donner le courant pour l’arracher deux à trois minutes après » dans la commune d’Abomey-Calavi.
Ce phénomène de plus en plus criant, de jour comme de nuit, est parfois suivi de coupures d’énergie durant toute une journée voire toute une nuit dans la commune.
Du samedi 21 mars au dimanche 22 mars, ce phénomène s’est encore observé suivi d’une coupure totale toute la nuit du samedi au dimanche après plusieurs essais de remise totale infructueux.
Nous avons promené un peu notre stylo à travers quelques agglomérations de Calavi. Diversement, les populations apprécient et conseillent.
« Nous, on croyait que nos techniciens de la SBEE, sont des ingénieurs macrocéphales-macrodactyles, mais ils sont en train de nous montrer qu’ils ne sont pas à la hauteur. On ne peut pas nous dire que c’est du délestage, puisque, eux-mêmes sont conscients que chaque fois qu’ils le donne, deux à trois minutes après, toute la commune se retrouve encore sans courant. Alors, on se demande quel est ce câble défectueux qu’on ne peut pas remplacer pour que nous soyons en paix.
En bref, le ministre de l’énergie et le directeur de la Sbee sont responsables de ce qui arrive. Et puisque c’est bientôt les législatives, nous pensons que le président de la république doit prendre ses responsabilités pour que cela ne joue pas en défaveur des candidats qu’il a positionnés dans la commune.», conseille Saïd T. un transitaire à Sèdégbé.
Et un autre citoyen de poursuivre : « Voilà, nous avons bien élu un président qui va nommer quelqu’un en qui il a confiance à la tête de la SBEE et chaque jour, pas une seule heure sans coupure de courant. Et comme ça, on ira bien voter pour eux.
On verra. », s’énerve Henri A. responsable d’un établissement de vente de produits congelés à Gbondjè. Bénédicte Z. une habitante de Lobozounkpa, se désole : "On se demande à quel jeu joue la SBEE ? Surtout que les quartiers de la Commune d’Abomey-Calavi servent de dortoir à la majorité des employés d’Etat et d’une bonne partie de ceux qui vont exercer leurs activités à Cotonou.
Dans ces quartiers, plusieurs établissements privés de commerce général sont ouverts pour satisfaire aux besoins des populations. Imaginez que le courant soit coupé toute une journée et toute nuit, sans aucun avertissement de la SBEE ; quel bilan faire des dégâts causés ? " "Toute cette journée du samedi, nous n’avons rien pu faire parce que nous sommes privés de courant. Et sans électricité, nous ne pouvons scier le bois ", regrette Nestor D., un gérant de scierie à Tankpè." Notre hôtel ne fonctionne que sur groupe électrogène; depuis hier samedi et jusqu’à 12 heures ce dimanche 22 mars, pas de courant. On se demande dans quel pays sommes-nous? ", s’indigne Akogbéto M., un gérant d’’hôtel à Calavi-Zogbadjè.
Un commerçant évaluant les préjudices subis s’explose : " Comment on peut manquer de courant pendant toute une journée et toute une nuit.
Et voilà les dégâts, tous mes produits congelés (poisson, viande de poulet, etc.) sont gâtés puisque je n’ai pas encore les moyens de me procurer un groupe électrogène. Et comme ça, nous avons des dirigeants à la tête du pays et ils ne pensent pas à notre bien-être. Mais ce n’est pas grave car à chaque jour suffit sa peine ", renchérit Benjamin S., un propriétaire de poissonnerie à Cocotomè.
" On dirait que la SBEE n’a plus de Directeur général ou que nous n’avons pas de ministre de l’énergie. Sinon comment comprendre que depuis l’avènement du président Boni Yayi, que le Bénin ait reçu de courant du Nigeria, du Ghana, que nous ayons mis en place la turbine à gaz de Maria-Gléta dans cette commune de Calavi et que nous manquions encore de courant? ", se demande Paulin N. un habitant de Womey Yénadjro.
" Trop c’est trop. Nous sommes dans un pays où, quand vous ne marchez pas dans les rues scandant des slogans hostiles au président de la République, on ne règle pas votre problème. Nous, on pense que c’est ce qui nous reste à faire pour que le président Boni Yayi prenne ses responsabilités vis-à-vis des responsables en charge de la gestion de la matière", s’énerve Jean-Pierre G., ferrailleur à Godomey Togoudo."
En ces temps où la lumière est indispensable dans toutes les contrées pour limiter l’insécurité, il urge que le ministre de l’Intérieur et son homologue de l’Energie appellent le directeur général de la SBEE à mettre plus de sérieux dans l’exercice de ses fonctions en matière de fourniture électrique. ", invite Olivier B. un habitant de Womey-marché.
C’est en somme le cri de cœur de citoyens qui interpelle la conscience des responsables politiques qui ont le devoir de réduire les peines des populations désabusées.
Janvier K. SOSSOU