Le président a fini par réagir à la polémique soulevée par les irrégularités et soupçons de fraudes dans le concours de recrutement au profit du ministère de l’Economie et des Finances, sessions de juillet et aout 2012.
Mais comment? Par la mise sur pied d’une commission administrative d’enquête. Cette commission est dirigée par le conseiller aux affaires politiques du Chef de l’Etat, Amos Elègbè. Mais la mise en place d’une commission d’enquête est la dernière réaction à laquelle l’on s’attendait de la part du chef de l’Etat dans ce dossier. L’intention est sans doute bonne. Mais de nombreuses réserves sont à émettre sur la finalité. Surtout quand on sait l’issue que connaissent les affaires pour lesquelles les commissions d’enquête administratives sont mises sur pied. Elles sont soit noyées par les enquêtes dont on n’a jamais les résultats. Soit les résultats des enquêtes viennent, contre toute attente, renverser une donne évidente.
Ce concours vient mettre à nu une pratique déjà ancrée dans le processus de recrutement dans l’administration publique. La réaction souhaitée du président Boni Yayi est de mettre sur la touche le ministre de la Fonction publique et procéder, soit à l’annulation de tout le concours, soit à l’annulation du résultat.
L’Observatoire de lutte contre la corruption de Jean Baptiste Elias, a été créé par ce même régime de Boni Yayi avec, entre autres, pour mission de «rechercher et d’analyser les faits de corruption et les infractions connexes à quelque niveau que ce soit, de se saisir des dossiers de corruption ou de fraude et d’y faire des investigations…».
Saisie par l’une des candidates, l’Olc a, au cours de ses investigations, relevé déjà plusieurs irrégularités et soupçons de fraudes et tripatouillages pendant l’organisation du concours. On se demande alors pourquoi Boni Yayi fait fi de l’Olc, pour mettre encore sur place une autre commission d’enquête. Tout cela, c’est sans compter avec ce que va couter le fonctionnement de cette commission. L’on redoute que cette commission serve à légitimer les «irrégularités et la «magouille» ou empirer les choses.