La brigade des recherches de la Gendarmerie de Cotonou a encore frappé un grand coup. Elle vient de démanteler un réseau d’escrocs qui retirent frauduleusement des fonds dans une société de transfert d’argent installée à Cotonou, dénommée Cra et ayant son siège en Cote d’ivoire.
Encore un nouveau coup de filet de la brigade des recherches de Cotonou. Le lieutenant Donatien Sokou et ses hommes ont appréhendé trois escrocs, dont deux frères bénino-ivoiriens. Ils ont l’habitude de dépouiller une société de transfert d’argent dénommée Cra. L’alerte est partie du siège de la société en Cote d’Ivoire. Les responsables après un bilan tiré ont constaté plusieurs retraits de fonds au niveau de l’agence de Cotonou sise à Gbèdjromédé dans le 9ème arrondissement, alors que les bénéficiaires ne sont destinataires d’aucun transfert. Comment opèrent-ils ? Arrivés au guichet l’un après l’autre, les deux frères munis de pièces régulièrement établies communiquent chacun un code et d’autres informations de transfert d’argent en direction de Cotonou. Dès que les informations sont introduites dans le réseau de la société, les caissiers reçoivent le feu vert pour les payer.
La société découvrira plus tard, que les transferts en question n’existent pas et qu’il s’agit plutôt d’une arnaque qui porte sur plusieurs millions de Fcfa. En remontant à plusieurs opérations effectuées au niveau de l’agence de Cotonou, la société identifie des noms de bénéficiaires de fonds à qui personne n’a jamais transféré de l’argent.
La brigade des recherches de Cotonou informée, ouvre une enquête. Les individus désormais repérés, et surveillés comme du lait sur le feu, s’apprêtaient à commettre un autre forfait dans la société, quand ils ont été pris la main dans le sac par les gendarmes qui les attendaient sur les lieux. Un premier escroc fait irruption au guichet, se présente. Aussitôt, il a été cueilli à froid par un groupe de gendarmes. Le second a attendu son tour pour venir également toucher sa part. Mais une fois aux portes de l’agence, il a flairé le danger. Il s’est enfui, mais très rapidement rattrapé par les hommes du lieutenant Donatien Sokou, aidés par des conducteurs de zémidjans.
Les enquêteurs découvrent que les cartes d’identité dont se servent les deux frères pour percevoir les fonds portent le faux patronyme Oba. Leur vrai patronyme étant Agani. Un troisième complice ayant pour patronyme Santos, a été retrouvé lors des investigations qui se sont poursuivies. C’est ce dernier qui joue le rôle d’intermédiaire entre les deux frères et le cerveau de la bande. Ce dernier est en Cote d’Ivoire, d’où il émet des codes fictifs de transfert vers le Bénin.
Les arnaqueurs prennent les informations qu’il met à leur disposition pour aller percevoir les fonds au niveau de l’agence Cra à Cotonou. Le cerveau serait-il un agent en service au siège de la société ? On en saura dans les jours à venir.
A. Euloge