La Journée internationale du bois n’est pas passée inaperçue au Bénin cette année. Elle a donné lieu à une double célébration, aussi bien autour du bois que de la culture. Samedi dernier, dans la salle de spectacles du Festival international de théâtre du Bénin (FITHEB), ce fut une occasion pour la valorisation du patrimoine culturel béninois.
Baptisée «concert traditionnel IWCS», la soirée organisée par le Conservatoire des danses cérémonielles et royales d’Abomey (CDCRA), samedi dernier à Cotonou, se voulait une occasion de la valorisation du patrimoine culturel, avec une mention spéciale faite au bois d’une part, et aux danses d’autre part. Le bois parce que la manifestation elle-même a lieu à l'occasion de la célébration de la journée internationale qui lui est dédiée. Et c’est pour faire mieux comprendre l’initiative que le professeur Bienvenu Koudjo, à la suite du mot de bienvenue de son compère Bienvenu Akoha, a présenté l’organisation International wood culture society (IWCS) et levé un coin de voile sur la Journée internationale du bois.
Journée au nom de laquelle il a été organisé un concours de sculpture sur bois d’Abomey et dont les meilleurs impétrants ont été récompensés. Ainsi, le premier prix dans la catégorie des œuvres créées en dehors de la compétition est allé à Yves Lokossou pour sa réalisation intitulée «Amour». Il est suivi respectivement de Toussaint Tossou Houéssou pour sa réalisation «Palais du roi » et Cossi Hountchonou, pour son «bidon en bois». Au niveau des œuvres travaillées pendant la compétition, Eunock Donvidé, Irené Savi et Irené Zounon ont reçu les trois premiers prix.
Place à la danse !
En dehors des lauréats primés au cours du «concert traditionnel IWCS», le public qui a fait le déplacement a également passé une soirée de rêve à travers une partie de danse, véritable révélation d’un pan du patrimoine immatériel national. L’honneur est ainsi revenu aux troupes de danse du CDCRA et Ashakata de Porto-Novo de présenter plusieurs tableaux. A l’actif de la première troupe, on pouvait noter la présentation de la danse Atcha qui est un genre de musique royale qu’affectionnent particulièrement les princes et princesses d’Abomey pour séduire le roi et ses hôtes, lors des cérémonies de réjouissance.
Cette même troupe a aussi présenté le «Dogbahoun», une danse des guerriers de retour de bataille pour célébrer la victoire sur des combattants ennemis. Pendant longtemps, elle a été dansée seulement par les amazones. Le Houngan, danse guerrière créée, dit-on par les amazones, et le Kaka, danse populaire endiablée de la région de l’Ouémé ont meublé le deuxième et dernier passage de la troupe du CDCRA.
Pour ce qui est de la troupe Ashakata, elle a offert au public «Ahlihoun», une danse qui fait une place de choix à la percussion, «Asso» ou «Dossowé», au cours de laquelle des langages codés sont scandés. C’est en fait, une belle acoustique sur fond de danses et chants qui seraient l’apanage des chasseurs. «Houngan-gbo» a été aussi exécutée. Elle commence avec des mouvements de danses afro-contemporaines, puis des femmes exécutent le Kpahlouê, chantent et dansent en même temps, pendant que les hommes donnent dans l’acrobatie et un jeu de tabourets. Enfin, il y a eu au cours de cette soirée, «Akonhoun-Atchina», véritable démonstration de la maîtrise de danse qui a été offerte au public.
Lequel public, durant environ trois heures d’horloge, a revisité sur place, des danses qui se font rares dans le quotidien des Béninois, mais qui demeurent solidement bien ancrées dans le patrimoine immatériel du pays.
Josué F. MEHOUENOU