Les femmes de l’Association des Caisses de financement à la base (ACFB) ont aussi sacrifié, hier lundi 23 mars à Cotonou, à la tradition de la célébration de la Journée internationale de la femme, édition 2015. Elles ont, à l’occasion, suivi une communication sur le thème « Promotion des femmes aux postes de direction dans les SFD que faire ! ».
Grâce à leur apport, les femmes occupent une place importante dans le développement d’un pays. L’ACFB en est si consciente, qu’à la faveur de la célébration en différé de la Journée internationale de la femme, édition 2015, elle a bien voulu créer une tribune pour approfondir la réflexion sur les conditions devant permettre leur promotion aux postes de direction dans les Systèmes financiers décentralisés (SFD). Cette activité n’aurait pas été possible, n’eut été l’appui financier du PASMIF.
Avant la communication sur le thème « Promotion des femmes aux postes de direction dans les SFD ! que faire !», Eric Kotchoni du PASMIF, Emmanuel Gahou, directeur de l’ACFB et la directrice par intérim de la Promotion de la Micro-finance (DPMF), Loubabath Imorou Gibigaye se sont adressés à l’assistance. Ils ont, à travers leurs exhortations et engagements, reconnu que la promotion et l’autonomisation des femmes offrent des avantages pour tous. Ainsi, prenant l’exemple de l’ACFB, la directrice Loubabath Imorou Gibigaye a indiqué que sur un personnel total de 114 personnes, elle ne dispose que de 43 femmes. Sur 45 agents de crédit que cette structure compte, il n’y a que 8 femmes. Il n’existe qu’une seule femme parmi ses 7 chefs service et 4 femmes sur 14 chefs d’agence. Une situation à laquelle le directeur de l’ACFB, Emmanuel Gahou, avec le soutien du bureau exécutif de son institution, a promis apporter des améliorations.
Une question de choix
S’agissant de la communication présentée par Fébronie Codjia, c’est un cas pratique qu’elle a d’abord soumis à la réflexion de l’assistance. Gnonnou Glé-gbénou et Sounou Houessi ont été recrutés tous les deux, le même jour dans une même SFD, avec les mêmes diplômes et les mêmes expériences. Mais deux ans plus tard, Sounou Houessi est promis chef d’agence, ce dont Gnonnou Glégbénou bénéficiera 7 ans après avec affectation de son poste actuel. Loin de se réjouir de cette promotion dès qu’elle l’a apprise dans les coulisses, Gnonnou Glégbénou la porta à la connaissance de son mari afin de savoir la conduite à tenir.
Vu les contraintes, ce dernier tenta de la dissuader de ne pas l’accepter, sous prétexte qu’étant aussi sur le point de devenir directeur général, qu’il va lui ouvrir une grande boutique et acheter un véhicule pour s’occuper des enfants. «Qu’est-ce qui pourrait justifier l’écart entre le temps de promotion des deux agents ? Le conjoint a-t-il raison de faire sa proposition à ce moment précis ? Quels conseils pourrait-on donner à Gnonnou Glégbénou ? », a demandé Fébronie Codjia. S’en est suivi des échanges qui ont permis aux participants de se prononcer par rapport à ce cas concret qui pose le problème de la femme qui est faite pour rester au foyer et l’homme, aller chercher le pain. Il s’agit, entre autres, de l’inégalité entre l’homme et la femme, de la question de l’épanouissement professionnel et familial de la femme. Autant de réalités qui, à en croire les différents intervenants, sont en déphasage aujourd’hui.
Tous sont d’avis, qu’il appartient aux femmes elles-mêmes de savoir la gérer en veillant à l’équilibre de leur ménage.
Une telle causerie avec les femmes organisée par la DPMF, a assuré sa directrice, Loubabath Imorou Gibigaye, vise à leur permettre de tirer les leçons des expériences des autres. «Lorsque nous parlons de promotion ou d’autonomisation des femmes, il faut qu’elles prennent conscience que des efforts restent à fournir. C’est ce qui a fait que l’ACFB constituée en grande partie de femmes, même si au sein de son administration, ces dernières sont peu nombreuses à occuper des postes de responsabilités, a été choisie pour abriter l’évènement », a-t-elle expliqué.
Maurille GNASSOUNOU