Société
Elections présidentielles à haut risque ce Samedi Des béninois fuient du Nigéria
Publié le mercredi 25 mars 2015 | Les 4 Vérités
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Les élections générales au Nigéria apeurent les observateurs. De sources dignes de fois, ces consultations risquent d’être les plus dangereuses, les plus délicates et les plus importantes en conséquences de tout le continent africain. Mais, nul n’ignore les relations de bon voisinage qui existent entre le Bénin et ce géant de l’Afrique de l’Ouest.
Des milliers de Béninois résident au Nigéria pour leurs affaires depuis des lustres. Ces dernières semaines, ils ne dorment plus sur leurs deux oreilles. Evidemment, avec le phénomène Boko Haram qui fait des centaines de victimes et les élections à haut risque qui s’annoncent, c’est tout à fait normal que nos compatriotes craignent pour leur peau. C’est justement pour cette raison que depuis maintenant quelques jours, certains d’entre eux ont pris unilatéralement sur eux la volonté de tout abandonner et de regagner leur pays d’origine, le Bénin. Craignant donc les violences postélectorales, ils ont commencé par quitter ce pays. Le constat est d’ailleurs évident, au niveau de nos différentes frontières avec le Nigéria (Sèmè, Igolo et autres), il y règne ces derniers temps, une ambiance particulière. Certains qui n’ont pas assez de moyens empruntent la voie terrestre. Les « havings » par contre préfèrent la voie aérienne. Cela ne pouvait en être autrement car, lorsque ça pète, ce sont généralement les étrangers qui sont la cible des violences et voies de faits. « Je souhaite que ces élections se passent dans le calme et la sérénité. Dès qu’ils vont finir je retournerai au Nigéria car je viens de boucler 35 ans dans ce pays. J’ai tout laissé là-bas. Je dois y retourner » nous a confié Akim Akanni, un compatriote originaire de Porto-Novo rencontré hier à la frontière d’Idiroko.
Le Nigéria entre deux feux
Le Nigéria est actuellement entre deux feux. La secte Boko Haram qui multiplie des massacres d’une part et les violences postélectorales qui s’annoncent d’autre part. En effet, l’on se rend compte que finalement, ces insurgés djihadistes qui multiplient des massacres surtout dans le Nord-Est du Nigéria ont fini par obliger les décideurs nigérians à reporter ces élections générales. Qu’il vous souvienne que le scrutin qui était prévu pour le 14 février dernier a été reporté par Attahiru Jega, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Inec) à cause des violences quotidiennes qui sont le fait de ce groupe islamique qui sème la terreur partout ailleurs surtout au Nord Est. Un report qui constitue un premier foyer incandescent étant donné que la principale coalition au pouvoir (All progressives congress Apc) dirigée de mains de maître par le général Buhari Muhammed a estimé que le Parti démocratique populaire (Pdp) au pouvoir depuis 1999 et dirigé par le président sortant Goodluck Egbé Jonathan jouerait aux prolongations afin d’organiser une combinaison de fraude et de violences en raison de sa crainte de voir son candidat battu dans les circonstances actuelles. Cette opposition y voit donc la manœuvre d’un pouvoir aux abois pour l’emporter par la force au risque de mettre à feu et à sang, le Nigéria. Dans cette ambiance délétère, des sources généralement bien informées nous renseignent que certains anciens responsables « militants », chefs des groupes armés du Delta du Niger qui avaient abandonné la lutte armée ces dernières années auraient menacé de « se remettre en guerre » si leur candidat Goodluck Jonathan, originaire d’un des Etats du Delta n’était pas réélu. Selon ces mêmes sources, ces anciens « militants » auraient récemment acheté de nouveaux stocks d’armes. A en croire des sources nigérianes, à l’allure où vont les choses, aucune des deux parties n’accepterait le verdict des urnes et qu’à l’annonce des résultats, le risque de voir des violences éclater dans plusieurs zones du pays serait réel. C’est justement d’ailleurs la raison pour laquelle, anticipant sur un blocage suicidaire qui en rappelle d’autres (Kenya et Côte d’Ivoire), l’Union Africaine (UA) a discrètement déjà préparé une équipe de médiation pour tenter d’éviter le pire. Il est donc dans l’ordre normal des choses que nos compatriotes fuient momentanément ce pays considéré comme le box des paradoxes. A signaler que le Nigéria, c’est la première économie d’Afrique. C’est également 177.155.754 habitants pour 68.833.476 inscrits sur la liste électorale. De quoi fait frémir. C’est le pays le plus peuplé d’Afrique et le 7e du monde. On ne peut que souhaiter de tous nos vœux que l’accouchement électoral nigérian se déroule sans grande difficulté car, il est de notoriété publique que lorsque le Nigéria est enrhumé, le Bénin tousse sérieusement. C’est ça qui est la vérité !
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