Transfuge de l’Union fait la nation au lendemain de la Présidentielle de 2011, Irénée Agossa se bat aujourd’hui aux côtés de Yayi Boni. Il soutient le chef de l’Etat dans toutes ses initiatives. Même les plus incongrues du moment. Lors de sa dernière sortie, il a réaffirmé son soutien au projet de révision constitutionnelle cher à son mentor. Se basant sur l’article 42, il a rassuré que Yayi partira en 2016.
Un message qui n’émeut personne. Tous les Béninois savent que la marche forcée vers la révision de la constitution n’est pas un hasard. Ils savent qu’il y a risque de troisième mandat pour le roi des Fcbe qui refuse de classer ce dossier. Mais les législatives détermineront tout. Leur obsession prendra la forme d’une métaphore de fin de vie. On ne verra plus personne gloser à travers le pays quand ce machin Fcbe aura moins de 50 députés !!!
Irénée Agossa sait très bien que c’est une illusion. Il perd donc son temps en organisant un meeting pour soutenir ce projet et les actions du gouvernement. Comme Sacca Lafia de l’alliance Soleil l’a si bien dit : « Yayi Boni, c’est fini ». Agossa aurait mieux fait de suivre le mouvement en proclamant aussi la fin de Yayi. Dans le cas contraire, il aurait pu s’abstenir… et s’occuper de son nouveau job. Après avoir fait le tour des radios et télévisions et convaincu Yayi de son engagement politique, l’homme a été nommé directeur général de la Sonacop. Un poste prestigieux pour un jeune politique ambitieux et surtout au discours raffiné et engagé. Dès lors, beaucoup ont cru en lui. Irénée Agossa a beaucoup parlé. Et Yayi lui a offert ce poste. Il a l’obligation de réussir pour faire taire ses détracteurs. Mais Agossa n’y est pas du tout !!!
Depuis sa nomination, plus d’essence dans les stations. Agossa est-il maudit ? Pourquoi lui ? Pourquoi son arrivée coïncide avec cette période de vaches maigres ? N’est-il pas compétent ? Ce qui est constant, l’actuel Dg a toutes les difficultés pour redresser une société éclopée et inopérante. Lui qui se positionnait pourtant comme l’homme de tous les défis ? Qu’arrive t-il à Agossa ? Est-ce vraiment Agossa à la tête de la Sonacop ? Où sont passées ses théories dont il nous gavait sur radio Tokpa au bon vieux temps ? L’ancien conseiller à la Haac a mis peu de temps pour faire écrouler la petite cote qu’il s’est forgée par la force des choses. Et personne ne pourra le sauver de ce naufrage. Surtout que ces hommes forts des Fcbe qui lorgnent son poste, prient tous les dieux pour qu’il échoue. En voulant jouer ses alliés de l’Un, le président du mouvement à dix personnes, dénommé ‘’Le Nationaliste’’, s’est fait hara-kiri. La pénurie d’essence à la Sonacop ne l’arrange pas. Et ses démonstrations soporifiques ne pèsent rien. Agossa traîne un lourd fardeau. Il faudra sauver le soldat en perdition…
Agossa a donc mieux à faire que de passer son temps à parler. Lui qui adore les microphones et les caméras, doit apprendre à rester dans l’ombre. Car, il ne sert à rien de faire des gesticulations incessantes pour devenir inefficace sur le terrain. C’est comme un supporter qui aime jouer à la touche, mais une fois sur le terrain, ne prouve rien… L’homme a besoin de rester dans l’ombre pour ne pas agacer les clients de la Sonacop qui ne supportent pas la galère qu’on leur inflige. Pour que son honneur soit sauf, il doit maintenant se faire une nouvelle image…
Qualiticien de son état, Irénée Agossa avait pourtant tout pour réussir à la tête de la Sonacop !!! Formé pour veiller dans l’entreprise à l’amélioration permanente de la gestion de la qualité des produits et services, il est complètement perdu alors qu’il est pour la première fois mis à l’épreuve. Il n’hésitait pas souvent à rappeler ses qualités alors qu’il n’est sans doute pas aguerri pour gérer une entreprise aussi importante. Ses sorties dans les médias et ses prises de position en faveur de son mentor ne serviront pas à grand-chose. Yayi n’en a pas besoin. Il faudra qu’il reste concentré si tant est qu’il a envie de marquer son passage à la tête de la Sonacop. A lui de jouer…
Epiphane Axel Bognanho