Me Alain Orounla était face à la presse hier à Akpakpa. Sa voix a porté haut le cri de cœur de ses collègues défenseurs du juge Angelo Houssou. Il dénonce la torture morale et psychologique que lui infligent les instigateurs de ce dispositif de sécurisation dont les contours, qui violent l’intimité du juge, cacheraient des relents de braquage et de séquestration.
« Depuis le 18 mai 2013, le juge Angelo Houssou vit un état de siège. Son domicile est quadrillé par des hommes tant en uniformes qu’en tenue civile ; et à l’intérieur, on note la présence constante et permanente de près d’une dizaine d’agents dont la moitié y passent la nuit sans qu’on sache qui ils sont. Systématiquement suivi dans ses déplacements par des personnes dont deux s’imposent dans son véhicule, le juge Angelo Houssou vit véritablement un enfer et rien ne semble changer malgré nos appels aux autorités pour rectifier le tir….. ». C’est là quelques propos de Me Alain Orounla face aux professionnels des médias hier mercredi 10 juillet 2013. Selon lui, il s’agit d’une alerte pour informer l’opinion publique nationale et internationale sur cette situation qui inquiète le juge Angelo Houssou plus qu’elle ne le sécurise et le rassure. L’avocat à la Cour est allé loin dans son intervention en dénonçant cette forme de sécurisation qui frise une séquestration. Aussi poursuit-il en disant que « dans ces conditions, le juge Angelo Houssou craint de faire l’objet d’une bavure. Nous avions commis un huissier pour faire le constat. Celui-ci a par ailleurs sommé certains de ces gens inconnus de cesser ce qu’il considère comme une violation de domicile, mais ces derniers ont toujours répondu qu’il faille s’adresser au Directeur général de la police nationale, au Chef d’Etat-major des forces armées ou au Commissaire central de Cotonou ». Après avoir rappelé, entre autres, que des démarches diverses ont été vainement menées pour inviter les autorités à rectifier le tir, Me Alain Orounla estime certainement que le Gouvernement n’est réellement pas au courant des tortures morales et psychologiques qu’on continue d’infliger au juge Houssou et à sa famille. « Nous pensons que s’il s’agit, comme on continue de le faire croire, d’un dispositif pour assurer la sécurité du juge Angelo Houssou, ceci devait l’être avec son consentement et son implication directe sur le choix des personnes devant le faire. Pour ce qu’on constate depuis le 18 mai dernier, ce dispositif cache quelque chose de grave et de dangereux pour le juge et sa famille », martèle-t-il avant de conclure que si le tir n’est pas rectifié, « la justice sera saisie pour rétablir l’ordre».