Suite aux deux arrêts rendus le 1er juillet dernier par la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Cotonou, confirmant les ordonnances de non lieu du Juge Houssou, au sujet des affaires tentatives d’empoisonnement du chef de l’Etat et coup d’Etat, le procureur général de la République s’est pourvu en cassation. Les regards sont depuis tournés vers la Cour suprême qui a une lourde responsabilité quant à la décision qu’elle rendra très prochainement. Elle devra, de l’avis de nombreux observateurs, trancher en toute impartialité pour éviter une nouvelle crise aux conséquences fâcheuses pour le Bénin.
L’arsenal déployé, la démonstration de force observée, les arguments développés de part et d’autre par les avocats de la défense et ceux de la partie civile, emmènent actuellement beaucoup de citoyens à affirmer que le dénouement heureux et paisible de ces deux affaires dépend de la Cour suprême. Sa décision est sans recours et elle devra résister aux éventuelles pressions, d’où qu’elles viennent pour éviter que le Bénin ne se retrouve dans une situation fâcheuse.
Ce n’est là qu’une préoccupation exprimée par les citoyens qui en réalité, n’ont pas d’injonctions, d’ordre ou d’orientation à donner aux juges qui en toute indépendance, exercent leurs fonctions>
Mais compte tenu de la complexité de ces deux affaires et du fait qu’elles se trouvent en cassation, le verdict sera difficile pour les perdants qui n’auront plus d’autres issues. Si c’est le camp du Président de la République qui perd, la pilule sera amère, difficile à avaler par les siens surtout qu’ils ont tenu que la justice leur donne raison dans ce dossier en décidant d’aller en cassation après les arrêts rendus par la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Cotonou. Et si c’était les avocats de la défense qui ont perdu le procès, le sort des inculpés est scellé puisqu’ils seront gardés en prison au grand dam de leurs familles. La mission n’est pas impossible mais elle sera très ardue pour les juges qui risquent de travailler sous pression.
Les camps adverses, défense et partie civile pourraient, par divers moyens, tenter d’influencer les juges. Ces derniers, certainement, ne cèderont pas ou ne fléchiront pas. La justice béninoise a donné la preuve, ces dernières années, de sa probité, son intégrité, sa capacité à juger les affaires les plus complexes ou ambigües sans céder à la corruption ou aux intimidations. Les citoyens ont donc raison de croire que cette fois-ci, tout se passera bien pour que le Bénin, ne bascule dans les affrontements et la violence à cause d’une décision de justice partisane et conflictuelle. Le droit et la sagesse vont prévaloir pour que la vérité triomphe une nouvelle fois de la force, de la manipulation, des trafics d’influence et du pouvoir de l’argent.
