Le Groupe MTN fait partie des rares compagnies qui font la fierté du continent Africain en matière de Télécommunications. Présent dans plus d’une dizaines de pays, les prestations du Groupe MTN sont de jours en jours décriées par les consommateurs, malgré les assurances de l’équipe dirigeante. Ainsi, après le Cameroun, le Nigeria, le Ghana et l’Ouganda, c’est le tour des consommateurs béninois d’être victime des mauvaises qualités de services qu’offre cet opérateur téléphonique. Les consommateurs béninois sont à leur tour atteient du ’’virus’’ MTN.
L’opérateur téléphonique MTN-Bénin peine à combler l’attente de ses clients. La qualité des prestations offertes est très mauvaise actuellement. Outre les difficultés à joindre un client MTN, les appels téléphoniques entre clients MTN d’une part, et vers un autre opérateur d’autre part sont défectueux.
Le compte prépayé du client est débité automatiquement même si les appels téléphoniques n’aboutissent pas.
La liste des désagréments subis par les clients est énorme. Ainsi, après des concertations informelles, certains consommateurs ont décidé depuis le jeudi dernier d’ester en justice cet opérateur téléphonique. Un collège d’avocats est constitué à cet effet pour étudier tous les aspects du droit, et si tout va bien, les premières citations seront notifiées à MTN dans les jours à venir.
Dans cette optique, l’Autorité Transitoire de Régulation des Télécommunications (A.T.R.T.) est en voie d’être saisie d’une requête conformement à la Concention qui existe entre elle et les opéateurs GSM. Il convient de préciser que les diverses associations de consommateurs ne sont pas associées à cette action à cause de leur inactivité.
Avant le Bénin
Le Group MTN n’est pas au début de ses déboires en Afrique. Avant le Bénin, les mêmes reproches étaient faits à son égard dans bon nombre de pays africains.
En Zambie, MTN Group, est actuellement en procès contre le gouvernement zambien. Le gouvernement de Lusaka leur reproche d’avoir privilégié leurs profits au détriment de la qualité des télécommunications.
En décembre dernier, MTN-Ghana a écopé d’une amende de 300 000 cédis (près de 150 000 dollars). Une sanction intervenue après les accusations de violation des standards de qualité de service prescrite par l’Autorité nationale des communications (NCA).
Dans un communiqué, le régulateur Ghanéen informe qu’il a demandé à l’opérateur de téléphonie mobile de ne plus vendre de nouvelles cartes SIM, en d’autres termes, de ne plus accepter de nouveaux abonnés sur son réseau jusqu’à nouvel ordre.
La NCA justifie cette restriction par la récente série de perturbations des services qui ont émaillé le réseau MTN. Pour l’Autorité, il est inadmissible qu’un opérateur continue à élargir son répertoire d’abonnés, alors que ceux-ci n’auront pas accès à un service de communication de qualité minimale. De sources ghanéennes, ce n’est pas la première fois que le régulateur attire l’attention de MTN sur la qualité de son réseau téléphonique qui, de jours en jours, semble se dégrader.
Situation identique un peu partout
En Côte d’Ivoire, une menace de suspension de licence a été exhibée, si la mauvaise qualité de service n’était pas rapidement corrigée.
Au Cameroun, dans un communiqué publié il y a quelques mois dans le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune, Jean Louis Beh Mengue, le directeur général de l’Agence de régulation des télécommunications, somme l’entreprise de téléphonie mobile MTN Cameroun de « cesser sans délai une campagne publicitaire qui s’avère incomplète et de procéder à la réparation du préjudice causé aux consommateurs ».
En effet, explique le Dg de l’ART, en décembre 2012, la filiale camerounaise de MTN International a procédé au lancement de deux nouveaux plans tarifaires, dont celui dénommée « MTN Best ». La campagne publicitaire lancée autour de ce nouveau plan tarifaire indiquait : « 1 FCFA par seconde de communication pour tous les appels émis à partir du réseau MTN Cameroon vers tous les autres réseaux ».
Selon l’ART, après de nombreuses plaintes des consommateurs, une enquête conduite par le régulateur a permis de constater que cette publicité est incomplète, puisqu’elle fait croire que tous les appels sur les réseaux concurrents sont facturés à 1 FCFA la seconde, alors qu’en réalité, cette tarification ne vaut qu’en direction d’un seul numéro chez les concurrents, numéro préalablement choisi par l’appelant comme étant son numéro préféré. D’où la sortie du Dg de l’ART.
C’est pourquoi, en se fondant sur les conventions qui lient MTN Group à l’Etat béninois, certains béninois ont décidé de faire appliquer la loi tant par le tribunal que par l’ATRT.
Les raisons de cette cacophonie
Selon une information donnée le 20 juin 2013 par Bloomberg, l’agence de notation américaine Fitch affirme que le groupe de télécommunication sud-africain MTN est sous la menace de risques liés à son plan d’expansion en Afrique.
« MTN a cessé d’être une entreprise purement sud-africaine pour se déployer sur tout le continent africain, or la plupart de ces pays sont notés d’une qualité des investissements inférieures » a indiqué Darshak Juta un analyste de Fitch cité par l’agence d’information. L’agence Fitch pense que le groupe sud-africain a pris des risques sur le moyen terme à travers la qualité de ses investissements.