Après le retour en force du projet de révision de la Constitution, la réaction du peuple n’a visiblement pas changé. Le peuple béninois, hostile au dit projet, a d’autres préoccupations urgentes que les actuels dirigeants doivent s’acharner à résoudre pour le bien-être social et économique. Ayant pris la température politico-social face à cette question, les proches de Boni Yayi qui nourrissent le vœu de voir la loi fondamentale subir des modifications au profit de qui on ne sait, sont passés à la vitesse supérieure.
Il s’agira pour eux de préparer les populations béninoises à accepter ce projet comme une nécessité pour le développement du pays.
Pour y parvenir, des constitutionnalistes de renommée internationale seront de temps en temps invités pour discuter de la question et donner leur appréciation. Qu’il vous souvienne, il y a quelques mois, après une première tentative de passage en force de ce projet, le nom du tristement célèbre constitutionnaliste, Charles Debbasch a aussi été évoqué, comme l’un de ceux-là qui auraient été approchés pour aider à préparer le peuple béninois à accepter la révision. Considéré comme un mercenaire juriste, Charles Debbasch est passé maître dans l’art d’aider les présidents africains désireux de se maintenir au pouvoir d’assouvir ce besoin contre la volonté du peuple.
Le cas de bon nombre de pays africains en dit long et la suite de ces coups de force constitutionnels n’est pas toujours agréable, on le sait. Aujourd’hui, il n’est pas encore rentré dans la danse et peut-être qu’il sera utilisé comme joker aux derniers moments. Mais pour l’instant, c’est son compatriote, Mathieu Bertrand, agrégé de droit public, professeur à la Sorbonne et président de l’Association Française de Droit Constitutionnel qui est mis à contribution pour formater la conscience des populations béninoises pour adhérer à ce projet. Ces déclarations foisonnent dans les quotidiens de la place, preuve immuable que la question de la révision est un coup en préparation depuis des lustres. De toute façon, la lutte est engagée, la guerre des idées est déclenchée de part et d’autre, le dernier mot reviendra à la permanente veille citoyenne.