La vie du juge Angelo Houssou, l’auteur de l’ordonnance de non-lieu prononcée dans les affaires tentative d’empoisonnement du chef de l’Etat et de putsch serait-elle en danger ? Tout porte à le croire, selon les déclarations de l’un de ses avocats qui a tenu à alerter l’opinion nationale et internationale sur les dérives graves qui sont commises sur la personne de son client. C’était à l’occasion d’une conférence qu’il a animée mercredi 10 juillet dernier dans les bureaux de son cabinet.
Qu’il vous souvienne, juste après avoir rendu un non-lieu dans les affaires tentative d’empoisonnement du chef de l’Etat et tentative de putsch, le juge du 6ème cabinet d’instruction du Tribunal de première instance de Cotonou, Angelo Houssou n’est plus véritablement libre de ses mouvements. Bien que n’ayant pas été incarcéré, le juge Angelo Houssou subit une restriction de ses libertés d’actions sans précédent. Aux lendemains de sa décision, des individus non identifiés ont pris possession de son domicile pour assurer sa sécurité qui serait menacée selon un communiqué du ministère de l’intérieur. Dans ses mouvements, il est constamment suivi par un dispositif sécuritaire illégalement installé.
Il va s’en dire que, contrairement à ce qu’on veut faire croire à l’opinion, le juge et ses proches, depuis le vendredi 17 mai, font l’objet d’une violation de leurs droits les plus élémentaires. Des déclarations de Me Alain Orounla, l’un de ses avocats, il faut retenir que le juge Angelo Houssou vit un état de siège.
A l’intérieur de son domicile, il y a la présence constante d’une dizaine d’agents de sécurité dont la majorité en tenue militaire sans que leur rôle ne soit concrètement défini, passe la nuit et ceci, sans le consentement du maître des lieux. Dans ses déplacements mêmes les plus ordinaires, son client est surveillé dans ses faits et gestes. « …Ce qui est préoccupant, c’est ce qui se passe à la maison où ces gens en uniformes le surveillent presqu’aux toilettes… lorsque le juge se rend au travail, parce qu’il continue de faire son office, il est systématiquement suivi par ces mêmes gens dont deux s’imposent dans son véhicule…Et le reste le suit partout soit en voiture ou à moto…. ». Ce sont-là quelques propos de l’avocat, Me Alain Orounla qui s’indigne des supposées mesures sécuritaires que les autorités déclarent avoir mises en place pour assurer la protection de son client. Tout en dénonçant cet état de chose, Me Alain Orounla attire l’attention sur un autre aspect de cette supposée haute protection lorsqu’il déclare que « ces gens sont armés…ils passent la nuit au domicile du juge,…ils violent son intimité…ces conversations sont écoutées et compte rendu est fait au fur et à mesure…On ne sait jamais, il peut y avoir d’accident ». La confusion qui règne dans l’entourage du juge Houssou, loin d’être un oiseau de mauvais augure, un simple malentendu ou une réaction inattendue peuvent conduire à une situation dont les conséquences pourraient s’avéraient difficiles à gérer.
Violation flagrante des libertés
La situation de fait imposée à son client, n’est pas du goût de Me Alain Orounla. Pour exprimer son mécontentement, ce dernier a estimé que « cet état de fait est un braquage des libertés… et c’est contraire à la Constitution et aux lois en République du Bénin… ». Il poursuit en expliquant qu’ « il n’y a aucune notification officielle de la part des différentes autorités pour informer le juge de ce qu’on veut le protéger et le juge n’a jamais demandé ce type de protection…». Ce qui exacerbe de plus l’homme de droit est qu’ici les faits dénoncés sont d’autant graves qu’ils concernent un magistrat qui n’est pas citoyen ordinaire qui plus est investi de l’autorité de rendre des décisions de justice.
Et c’est à juste titre qu’il est protégé par les lois qui le rendent indépendant et interdisent à toute personne de l’inquiéter d’une quelconque manière à la suite d’une décision prise. Au vu de ce qui précède, qu’est-ce qui justifie ce curieux traitement dont le juge Angelo Houssou fait l’objet malgré les requêtes adressées au ministre de la justice et autres plaintes déposées qui sont restées sans suite ? Face aux agissements suspects de certains responsables en charge de ce dossier, l’avocat du juge Angelo Houssou, Me Alain Orounla alerte l’opinion nationale et internationale et les plus hautes autorités de ce pays qu’il y a un drame qui se joue et le chef de l’Etat est vivement interpellé sur ce dossier.