Il faut réviser la constitution béninoise. C’est une évidence que le chef de file du mouvement le Nationaliste a martelée vendredi dernier à l’Infosec de Cotonou. Irénée Agossa était face aux coordonnateurs d’arrondissements de la coordination FCBE du Littoral. Ils étaient près de deux cents responsables des structures de base de l’Alliance, l’ancien député Sylvain Zohoun, les responsables de la coordination du Littoral ainsi que le député Isidore Gnonlonfoun, qui ont assisté de bout en bout à la séance. Pour le principal orateur, le projet de révision de la constitution intervient à un moment particulier marqué par des difficultés de toutes sortes qui accablent le quotidien des Béninois. Ces difficultés sont redevables, selon lui, à la nature structurelle de la démocratie béninoise qui a généré beaucoup de maux liés à la mauvaise gouvernance. Ce sont, entre autres, la prédominance du clientélisme dans l’administration publique, la corruption sous toutes ses formes, l’inadaptation des politiques salariales et de l’emploi, les faiblesses institutionnelles, le manque de patriotisme, la corruption électorale. « Les exigences augmentent mais les structures institutionnelles sont statiques », a déploré le conférencier qui a reconnu qu’il faut agir. A la question de savoir ce que la révision rapporte, Irénée Agossa répond qu’elle va renforcer la démocratie béninoise en y incluant une dynamique de développement. Insistant sur la Cour des comptes que la révision entend instituer, le président du mouvement le Nationaliste rappelle qu’elle sera la principale institution de l’Etat qui veillera, comme en France, à l’utilisation des ressources publiques, au contrôle et à la sanction. « La mauvaise gouvernance va être réduite » et nous aurons désormais un bon management du développement, a-t-il indiqué. Mais Irénée Agossa ne s’est pas arrêté là. Pour lui, les menaces agitées par les antirévisionnistes ne doivent pas empêcher les Béninois de faire exception et d’être des modèles partout admirés. Si notre conférence nationale a créé un exemple cité partout en Afrique, il faut que la révision de la constitution soit aussi une référence de qualité, a-t-il dit en substance. A sa suite, l’ancien député Sylvain Zohoun a affirmé que la révision projetée viendra corriger quelque peu les maux qui minent la démocratie béninoise. Tous les deux orateurs ont exclu l’éventualité d’une révision qui permettrait au Chef de l’Etat de s’éterniser au pouvoir.