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Comment les opérateurs économiques portent leur Croix
Publié le mardi 16 juillet 2013   |  24 heures au Bénin


Le
© Présidence par DR
Le Bénin primé à la 38ème Session de la FAO
Mercredi 19 Juin 2013 : L`Organisation des Nations Unies pour l`Alimentation et de l`Agriculture (FAO) prime le Benin pour ses actions contre la faim en 2012 Photo : Son Excellence M. Boni Yayi, Président de la République du Bénin


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Depuis 2006, année d’accession à la magistrature suprême du président Yayi Boni, les puissants opérateurs économiques béninois semblent être dans l’œil du cyclone du régime en place, à tort ou à raison. Séfou Fagbohoun, Issa Salifou, Martin Rodriguez sont tous passés à la trappe. Aujourd’hui, c’est le tour Patrice de Sbastien Adjavon de porter la croix de cette politique qui vise à sacrifier les hommes d’affaires nationaux, sans oublier ceux qui, asphyxiés par les impôts, meurent en silence.

Les déboires de l’homme d’affaires, Patrice Talon, avec le gouvernement, ne sont pas un fait nouveau. Du Programme de vérification des importations (Pvi) à la guerre des intrants coton, c’est une autoroute de bras de fer ouverte entre ce dernier et le chef de l’Etat. Dans une telle bataille, chacun met en évidence ses capacités de nuisance, au point où les uns et les autres les appellent à la retenue pour sauver les meubles suite aux multiples procès en justice. Mais, il faut signaler que le pouvoir en place aime ces genres de challenge, même si par la suite, tout se retourne contre lui.

On se rappelle que quelques semaines après son arrivée au pouvoir, le président Yayi Boni a ordonné l’arrestation de l’homme d’affaires d’Adja-Ouèrè, Séfou Fagbohoun, dans le dossier Sonacop (Société nationale de commercialisation des produits pétroliers). Détournement, surfacturation et autres faits, constituent les chefs d’accusation retenus contre lui. Ceci lui a valu plus d’un an de prison. Paradoxalement, la justice n’a plus rien retenu contre le ‘’Coq’’ d’Adja-Ouèrè. Il est même sorti de prison sans caution. Cette incarcération a quelque peu fragilisé le Madep, son parti politique. Pour preuve, cette formation politique se retrouve entre le marteau et l’enclume dans le Plateau. « Fagbohoun ne sort plus les sous comme par le passé… », confient ses proches.

Pour sa part, l’homme d’affaires, Issa Salifou, a eu sa dose d’acharnement et a enfin capitulé. Sous la cinquième législature, au moment fort de l’opposition contre les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), le gouvernement a envoyé une correspondance au président Mathurin Nago pour demander sa démission d’office de l’Assemblée nationale. Il lui était reproché de cumuler le titre de député et d’opérateur économique. Il y avait du collet. L’opinion a perçu cela comme un acharnement, car pour plus d’un, c’était une stratégie pour abattre l’opposant. Cependant, pour le faire plier, le pouvoir a sorti la carte des redressements fiscaux contre ses entreprises.

Selon des informations, depuis lors Issa Salifou fait beaucoup plus ses affaires à l’extérieur. En dehors de lui, un autre cas retient l’attention des Béninois. Il s’agit de Sébastien Ajavon.

Il a été accusé de faire une réexportation frauduleuse des huiles du port de Cotonou vers le Nigeria. Il a été contraint de payer d’importantes sommes d’argent à l’Etat. Par la suite, c’est une autre affaire 33 mlliards de redressement qui est envoyée à sa société par les impôts. Ce dosoeir est toujours pendant devant les tribunaux et la décision de justice ne tardera pas à venir.

Face à cette situation, Sébastien Ajavon avait même menacé de fermer la société Cajaf Comon. Vaille que vaille, il continue de mener ses affaires au Bénin.

Pour sa part, Martin Rodriguez, parti du Bénin avant l’avènement du régime du président Yayi Boni, a été plus éloigné des frontières nationales. Sa société Mci basée à Nikki a été privée de coton pendant des années.

En dehors des cas cités, de nombreux opérateurs économiques sont en difficultés. C’est le cas des importateurs de véhicules d’occasion béninois mis en difficulté par la mafia libanaise sur les parcs. D’autres endettés à cause des prestations non payées par l’administration publique, se cherchent aujourd’hui.

Dans l’enemble, la morosité économique dans le lequel se trouve l’Etat Béninois oblige bon niombre de nos concitoyens à délocaliser leurs affaires.

Conséquences

Les conséquences sociales d’une telle politique sont souvent fâcheuses. Elles se caractérisent par la menace sur les emplois créés. Outre les 502 employés de Benin Control Sa de Patrice Talon contraints au chômage, des vagues de licenciements massives sont opéres en douce dans le secteur privée. A n’en point douter, les premiers bénéficiaires de cette politique suicidaire sont les hommes d’affaires étrangers qui dicteront tôt ou tard leur loi aux Béninois. Pour preuve, la grande majorité des parcs de véhicules d’occasion sont aujourd’hui gérés par des Libanais i. Au marché Dantokpa et à Missèbo, Indiens et Pakistanais et autres asiatiques sont pratiquement sans concurrents dans le domaine des textiles.

Il n’est plus utile de rappeler la crise sans fin qui secoue la CCIB depuis des lustres.

Face à cette situation alarmante, le gouvernement Béninois continue de s’en prendre au peu de nationaux qui existent pour des raisons qu’on ignore.


Judicael ZOHOUN

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