Sans bruit, ni tintamarre, les opposants à la révision de la Constitution s’invitent dans le débat. Sous l’égide des acteurs de la société civile conduits par le Professeur Joseph Djogbénou (photo) et des hommes politiques de l’opposition, les opposants au projet de révision entendent forcer les choses. Ils invitent tous ceux qui ne partagent pas le projet de révision de la Constitution à vêtir du rouge ce jour.
Le mot d’ordre est lancé et il faudra se préparer à vivre la marée rouge dans la ville et dans d’autres régions. Dans les coulisses, on annonce une forte mobilisation des antirévisionnistes. La méthode est simple. Il ne s’agira pas de battre le macadam et craindre la furie des forces de l’ordre toujours promptes à tuer dans l’œuf toutes les actions engagées contre le pouvoir, mais simplement mettre du rouge. C’est un mouvement d’ensemble uniforme et silencieux. Du rouge pour signifier que l’alerte rouge est lancée. Du rouge pour dire qu’il faudra coûte que coûte arrêter l’entreprise forcenée de la révision de la Constitution. Le message comme une trainée de poudre est déjà reçu dans les confins même du Bénin. L’initiative selon les informations reçues, fait des vagues et se débat à plusieurs kilomètres de Cotonou. On pensait que la lutte contre la révision était une simple affaire d’hommes politiques acharnés, mais les informations reçues dénotent d’une adhésion massive. L’intérêt pour l’initiative surprend et repose une question tout aussi d’intérêt. Celle de la volonté du grand nombre de rompre le silence et agir enfin. La volonté d’un peuple meurtri qui se lève pour dire non aux excès. Au micro de la radio Océan Fm, un homme politique, acteur de l’Union fait la Nation a affirmé que le rubicond est franchi. Pour cet acteur, il est plus que jamais temps de donner de la voix et exiger la fin de cette entreprise. Le pouvoir, déclare-t-il, a des comptes à rendre sur plusieurs dossiers brulants. Les affaires Cen-Sad, Icc, machines agricoles, construction du siège de l’Assemblée nationale et bien d’autres dossiers de corruption sont selon lui couvés par le pouvoir sous le couvert d’une révision qu’il juge opportuniste et vantée de toute pièce pour dévier des questions d’intérêt pour la nation. L’action de ce jour, affirme t-il n’est nullement orientée contre une personne. Il s’agit, à l’entendre, de susciter davantage le débat sur la question et amener tous les acteurs à s’asseoir pour une unité de vue autour de la question.