La lutte contre l’essence de la contrebande communément appelée ‘’Kpayo’’ fait rage dans la Commune de Sèmè-Podji où forces de sécurité et trafiquants s’affrontent régulièrement. Ces derniers vivent dans la psychose générale.
Depuis le déclenchement de la lutte contre l’essence de la contrebande, de violents affrontements entre forces de sécurité et trafiquants sont réguliers dans la Commune de Sèmè-Podji avec à la clé des pertes en vies humaines. On dénombre également de nombreux dégâts matériels.
Dimanche 14 juillet 2013, aux environs de 23 heures, des heurts ont éclaté entre militaires et contrebandiers. Résultat : deux blessés graves dans le rang des trafiquants et des pneus brûlés par endroits sur l’autoroute Cotonou-Porto-Novo à quelques mètres du carrefour ‘’Ekpè’’. Déjà, le 30 juin 2013, de violents affrontements ont opposé des militaires et vendeurs d’essence frelatée dans l’arrondissement d’Ahoulouyèmè. Il y a eu deux morts, des blessés graves et des arrestations parmi les trafiquants. Trois mois plus tôt, un chef traditionnel ‘’Zangan’’ a été abattu dans l’arrondissement de Djrègbé lors d’une altercation entre policiers et contrebandiers. Quelques jours après cet incident, une importante saisie des bidons d’essence frelatée a suscité la révolte des trafiquants de ‘’Kpayo’’ de Djrègbé. Pour les contrecarer, une horde de forces de sécurité a été déployée sur les lieux. De telles agitations provoquent de plus en plus un état de psychose dans la commune.
Psychose
Une forte présence de forces de sécurité est remarquable dans la Commune de Sèmè-Podji. Du tronçon ‘’Le Bélier’’ au carrefour ‘’Sèmè’’ sur l’autoroute Cotonou-Porto-Novo, il y a au minimum cinq postes de contrôle où la plupart des véhicules sont fouillés systématiquement dans l’espoir d’y découvrir de l’essence de la contrebande. A cela s’ajoutent des détachements militaires dans les coins et recoins de la localité pour traquer les trafiquants du ‘’Kpayo’’. Cette situation crée la psychose chez les populations. « Partout, il y a des hommes en uniforme. On dirait même qu’ils sont prêts à tirer sur nous. J’ai maintenant peur de sortir à Sèmè-Podji. C’est comme si nous sommes en période de guerre… », déclare un résident l’air désespéré. La plupart des habitants de Sèmè-Podji déplorent la militarisation exagérée de leur localité depuis le déclenchement de la lutte contre le trafic du kpayo.
Les contrebandiers contournent le dispositif
Face à ce dispositif rigide de sécurité, les contrebandiers ont changé de stratégies pour échapper au contrôle et aux représailles. Des motos ‘’Vespa’’ à grand réservoir sont mises à contribution pour transporter à longueur de journée l’essence de la contrebande. Des bidons dans des sacs de voyage circulent. Des voies de contournement sont trouvées pour échapper aux forces de l’ordre. Ce qui fait que malgré la présence des militaires et policiers, le ‘’Kpayo’’ en provenance de Sèmè-Podji coule à flots à Cotonou et environs. Comme quoi, l’essence de la contrebande a encore de beaux jours devant elle.
