Un stock d'essence de la contrebande est à l'origine d'un feu qui a ravagé plusieurs habitations. Bilan, aucune perte en vie humaine mais des dégâts matériels importants.
Décidément, la polémique autour de la commercialisation du kpayo a de la peine à s'éclipser la sphère des débats. Juste en début de cette semaine, les voix se sont levées pour fustiger et dénoncer l'attitude des forces de l'ordre qui ont procédé le lundi dernier à Mèdédjonou dans la commune d'Adjarra, à l'arrestation des trafiquants alors que le moratoire de cinq mois donné par le chef de l'état n'était pas encore à expiration. Le débat en était là lorsque ce mercredi, le même produit prohibé a causé des dégâts au quartier Donoukin à Porto-Novo. Une habitation, reconnue de tout le quartier comme étant le réservoir de ce produit inflammable n'a pu échapper au feu dévastateur. Cet incendie dont l'origine reste encore inconnue serait due aux dires des premiers témoins à une provocation externe. En effet, le local qui abrite les centaines de bidon d'essence n'est nullement rapproché d'une cuisine, encore moins d'un foyer de feu pour se prémunir d'une éventuelle étincelle issue d'un usage humain. On ne saurait donc expliqué d'une façon claire les circonstances de ce drame qui a drainé la population de Davié, Donoukin et environs. Selon les recoupements, c'est ce mardi que le propriétaire a soigneusement rempli sa station-service et attendait ce mercredi pour servir ses détaillants lorsque l'irréparable s'est produit. Pris de panique à la vue de la flamme, l'homme n'a pu se contenir et a dû se sauver laissant le feu embraser tout sur son passage. Au nombre des dégâts matériels, il faut noter en premier lieu la destruction des fils électriques et téléphoniques, cinq habitations consumées, des machines à coudre calcinées, des documents réduits en cendre, les ustensiles de cuisine et autres tissus qui se comptent par milliers. Il faut saluer la bravoure des sapeurs pompiers et quelques éléments du commissariat central de la ville de Porto-Novo qui sont venus à bout de ce feu. Un nouvel incendie provoqué par l'essence de la contrebande qui semble donner raison à la décision de Boni Yayi de mettre fin à la commercialisation de ce produit et qui relance le débat autour des voies et moyens à trouver pour conjurer à jamais le fléau.
Charles Honvoh