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La Presse du Jour N° 1932 du 18/7/2013

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Derniers hommages à G.G Vickey et au Roi Alokpon : Des millions pour des obsèques d’artistes, d’autres manquent du minimum
Publié le vendredi 19 juillet 2013   |  La Presse du Jour




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C’est malheureusement la particularité des gouvernants des pays africains. Le Bénin évidemment ! Ils préfèrent organiser de grandes obsèques aux défunts artistes plutôt que de leur porter assistance pendant leur maladie. Des médecins après la mort.

Les obsèques de G.G Vickey et bientôt celles du Roi Alokpon auront coûté pratiquement une centaine de millions à l’Etat béninois. Alors que dans le même temps, d’autres artistes malades demandent le minimum pour survivre. Une attitude difficile à cerner de la part de l’Exécutif béninois. Des sources généralement bien informées renseignent que les obsèques de G.G Vickey ont coûté à l’Etat béninois une cinquantaine de millions. Le 28 juin dernier à la salle rouge du Palais des congrès, les hommages du Bénin au défunt artiste étaient dignes…Evidemment, l’Etat n’a pas lésiné sur les moyens. Pour la grandeur de G.G Vickey, c’est mérité. Le Gouvernement s’apprêterait également à offrir, le 31 août 2013, de dignes obsèques au roi du Tchinkounmey, Anatole Hountchédé Houndéfo dit «Alokpon», originaire de l’arrondissement de Ouèssè, commune de Savalou, un baobab incontestable et incontesté. Nous apprenons que c’est une vingtaine de millions qui seront débloqués pour rendre hommage à celui qui, toute sa vie, a porté haut l’étendard de la musique traditionnelle béninoise, notamment le Tchinkounmey, un rythme originellement fondé, à l’image du Toba Hanyé, par le peuple Mahi de Savalou, Aklamkpa et environs. Seulement, la participation financière de l’Etat aura connu un grand écart entre ces deux cérémonies de G.G Vickey et du Roi Alokpon. Pour quelle (s) raison(s) ? On ne saurait répondre à cette question. D’autant plus que les deux artistes défunts étaient des baobabs des musiques traditionnelle et moderne béninoises. Cependant, la famille Houndéfo devrait s’en réjouir. Car il y a plus déplorable que ça. En effet, des artistes ne bénéficient que de quelques dizaines de mille de francs Cfa de la part l’Etat pour leurs obsèques. Il y en a même qui sont inhumés dans l’indifférence totale des pouvoirs publics.

Laisser mourir et honorer
Le pire est la non-assistance aux artistes malades. D’autres parleront de leur mise à mort. Beaucoup sont déjà passés de vie à trépas parce que ne disposant pas de moyen pour se soigner et n’ayant reçu aucune assistance de leur Etat. D’autres sont aujourd’hui à deux doigts de tirer leur révérence. Ils souffrent dans leur lit de malade, attendant le minimum pour survivre, ou au pire succomber à leur mal. Hélas ! Peut-être qu’ils devront attendre de recevoir le soutien de leur Etat lors de leurs obsèques. Edia Sophie, actuellement souffrante, aurait besoin de moins de cent mille (100.000) F Cfa pour passer un scanner. Les aura-t-il un jour ? Pourtant, c’est une grande figure de la musique béninoise. Qu’attend-on pour lui porter assistance ? Question à plusieurs milliards. Il y a aussi le cas Amlot Néli, de son vrai nom Noellie Akouakou. Elle fait partie des douze artistes accidentés de Gbada en janvier 2012. Les scanners demandés par le médecin ont révélé qu’elle avait quelques côtes cassées, un choc au cou et le sternum atteint. Elle sentirait aussi des malaises généraux dans la colonne vertébrale, des vertiges réguliers, des céphalées à longueur de journée. Elle devrait faire l’objet d’une évacuation sanitaire. L’Afrique du sud serait la destination qu’auraient conseillée des médecins. Selon le devis d’un Docteur Sud Africain, cette évacuation sanitaire reviendrait (séjour et honoraire) à 10657,24 dollars. Mais force est de constater que jusqu’à ce jour, elle ne sait comment trouver cet argent. Amlot Néli devrait s’en remettre aux prières de ses fanatiques, ceux-là qui adorent son gospel et son «bolodjo». Si ces prières pourraient la sauver, tant mieux. Si ces mêmes prières pourraient également atteindre les nombreux autres artistes qui sont dans une situation désespérée, ce serait l’idéal.

Jean-Marie Sèdolo

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