SEM. Jean-Paul Monchau a fait à peine deux ans au poste d’ambassadeur de France près le Bénin. Aujourd’hui, on en sait un peu plus sur les raisons cachées du départ précipité du diplomate français. L’affaire Talon en serait pour quelque chose...
Officiellement, les autorités béninoises n’ont pas donné les raisons qui ont écourté le séjour du diplomate français à Cotonou. Mais la première raison serait liée à ses déclarations sur l’insécurité au Bénin. M. Monchau avait fait des révélations sur les menaces que fait peser la secte nigériane Boko Haram sur le Bénin. Les déclarations du diplomate français ont dû sortir les autorités béninoises de leurs gongs qui y ont apporté un démenti formel. Dès lors, le compte à rebours a commencé pour écourter le séjour de M. Monchau à Cotonou. Mais ce qui a scellé le sort du diplomate, serait son attitude dans la gestion du dossier Talon. Il lui est reproché de n’avoir pas transmis à sa hiérarchie, deux notes verbales assorties de rapports, dont l’expertise du FBI datée d’avril que les autorités béninoises souhaitaient livrer à la justice française.
Mais la position de l’ambassade a été claire : ‘’La demande béninoise de transmission de ces deux notes verbales, ainsi que les rapports joints, ne sauraient valablement s’interpréter comme effectués conformément à l’accord franco-béninois de coopération en matière de justice’’. L’ambassadeur aurait voulu faire d’autres déclarations mais la diplomatie béninoise a pu calmer la tension pour éviter un incident entre les deux pays. Jean-Paul Monchau qui a toujours le soutien du président François Hollande a été promu à un autre poste en Asie. Mais avant son départ du Bénin, il a été décoré par les autorités béninoises comme pour calmer la tension. Il a été remplacé par une dame de fer Aline Kuster-Ménager, qui a présenté ses lettres de créances en juin dernier au président Boni Yayi. Mme le nouvel ambassadeur de France prend fonctions dans un contexte où les deux affaires qui sont à la base du départ de son prédécesseur sont toujours d’actualité.