Les coups de gongs et de castagnettes ont résonné vendredi 19 juillet dernier dans les locaux de l’Association de sécurité de navigation aérienne en Afrique (ASECNA). Et pour cause, les travailleurs de cette plate-forme aéroportuaire, s’opposent à la privatisation de l’aéroport international Bernardin Cardinal Gantin de Cotonou.
Par Maryse ASSOGBADJO
« L’heure est grave, très grave et la situation critique », c’est le cri de détresse lancé vendredi 19 juillet dernier par le Syndicat uni des travailleurs de l’aviation civile et de la météorologie (SUTRACIM) et le Syndicat national des travailleurs de la météorologie et de l’aviation civile (SYNATRAMAC). Ils dénoncent la privatisation programmée de l’aéroport international Bernardin Cardinal Gantin de Cotonou.
Selon les explications des secrétaires généraux des deux syndicats, Enagnon Vidégla et Richard d’Almeida, ils ont pris connaissance d’une lettre que le ministre des Travaux publics et des Transports (MTPT), Lambert Koty aurait adressée au président du Conseil d’administration de l’Association de sécurité de navigation aérienne en Afrique (ASECNA). Laquelle lui interdisait le non renouvellement du contrat de délégation de gestion de ladite association le 31 décembre prochain.
« Nous avons également mis la main sur une communication que le MTPT aurait introduit en Conseil des ministres, demandant l’autorisation du gouvernement pour concéder l’aéroport de Cotonou à une société privée de droit », a dénoncé le secrétaire général du SUTRACIM, Vidégla Enagnon. Pour justifier leurs démarches, les autorités indexent l’ASECNA pour n’avoir pas atteint les résultats escomptés. Archi faux, rétorquent les travailleurs des deux syndicats qui soulignent que l’Etat n’a jamais mis à leur disposition un schéma directeur technique et financier précisant ses attentes. Et pourtant, les travailleurs affirment bénéficier mensuellement d’une prime de rendement. Preuve de leur bonne prestation, soulignent-ils.
C’est pour ne pas être les victimes silencieuses de ‘’ce montage’’ contre l’aéroport international Bernardin Cardinal Gantin de Cotonou, qu’ils ont abandonné leurs bureaux pour se faire entendre. Pour eux, il s’agit d’un patrimoine national à conserver à tout prix. « La porte d’entrée au Bénin ne doit pas être vendue », ont-ils martelé.
Pour le secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (CSA), Dieudonné Lokossou qui est venu soutenir les protestataires, les travailleurs de l’ASECNA constituent un maillon important dans le trafic aérien. Pas question donc pour eux de laisser leur maison se consumer. «C’est une affaire de vie ou de mort », a-t-il martelé, en les invitant à ne pas baisser la garde.
Pour leur part, les travailleurs promettent de bloquer l’aéroport de Cotonou, si dans l’immédiat aucune solution favorable n’est trouvée à la situation....