« La Constitution a été élaborée sur la base du consensus. Mais Yayi Boni veut changer complètement cette Constitution avec quelques conseillers », a laissé entendre le député ce dimanche sur Océan Fm. « Il ne faut pas qu’on touche à la Constitution à cause du bordel qu’ils ont foutu dans les autres domaines d’activités », a-t-il ajouté. Pour lui, aucune des réformes entreprises par le président Yayi Boni n’a réussi. Et « il y a beaucoup de Béninois qui ne sont pas d’accord avec ce qui se passe », a-t-il soutenu. Saka Fikara montrera d’ailleurs que c’est pour dire non à cette réforme constitutionnelle problématique que le mouvement « Mercredi rouge » a été lancé. « Le mouvement sera suivi jusqu’au départ de Yayi Boni. C’est un moyen de protester contre certaines dérives du gouvernement », a-t-il expliqué. Un peu critique, l’invité a lâché : « Yayi Boni s’est beaucoup amusé avec les institutions de la République ».
« Le régime de Yayi Boni est régionaliste »
Le député Saka Fikara a certes souligné qu’il y a beaucoup de scandales financiers et économiques sous Yayi Boni. Mais pour lui, le plus grand danger sous Yayi Boni loin d’être l’échec économique, est plutôt le régionalisme. « Yayi a détruit le pays. Personne ne sait comment cette affaire va se régler. On ne sait ce que cela va donner après. Tout le monde sait que ce régime est le plus régionaliste », a-t-il affirmé. Pour l’invité, toutes les actions du gouvernement sont souillées par le régionalisme. Saka Fikara a désapprouvé la méthode adoptée par le gouvernement dans la lutte contre l’essence de la contrebande appelée « Kpayo ». « La lutte contre le Kpayo ne se fait qu’au Sud. Nous ne sommes pas pour le Kpayo. Mais nous estimons que c’est un problème social qui ne peut se régler par la matraque. Il faut beaucoup réfléchir à une solution originale », a-t-il fait observer. Le député Saka Fikara a aussi déclaré que le président Yayi Boni a été pour beaucoup dans la diabolisation de l’alliance de l’opposition, l’« Un ». « L’Union fait la Nation n’est pas régionaliste. Elle a invité les cadres du Nord à se joindre elle. Mais ils ont refusé parce que Yayi Boni les considérera comme des traitres. Ils ont peur de Yayi Boni. On soulève les populations contre tout cadre du Nord qui émet la moindre critique contre Yayi Boni. On le voue aux gémonies. Ce n’est donc pas faute d’avoir invité nos frères du Nord qu’ils ne sont pas tous avec nous, Yayi est la cause », a martelé le député. « Le gros danger, c’est de baser la politique sur la division Nord-sud. On a voulu tuer Séfou Fagbohoun, éliminer Sébastien Ajavon… Patrice Talon a dû s’enfuir », a-t-il ajouté.
« Houngbédji a détruit l’Union fait la Nation »
L’invité de « Cartes sur table » a aussi commenté les relations que l’« Un » a entretenues avec son ancien candidat à la présidentielle de 2011, Me Adrien Houngbédji. « Houngbédji est un peureux. Personne n’est resté dans son lit pour avoir le pouvoir d’Etat. Il nous a abandonnés en pleine lutte. On était parti pour se battre pour lui mais il ne voulait pas du pouvoir. On s’est trompé sur lui. Je suis moins déçu par la Rb (Renaissance du Bénin, Ndlr) que Houngbédji. La trahison de Houngbédji est inadmissible », a-t-il confié, « déçu » de la stratégie adoptée par le candidat Houngbédji au lendemain de la proclamation des résultats de la présidentielle de 2011. Pour lui, Me Adrien Houngbédji a travaillé pour la destruction de l’Union fait la Nation. « Houngbédji n’a jamais dépensé un sou dans les campagnes électorales de 2011. J’ai dépensé des millions (…) Houngbédji a pris les sous réunis pour l’alliance et n’a pu rien dépenser. Il n’a rien dépensé pour les législatives. Il est parti avec la caisse de l’Union fait la Nation », a révélé Saka Fikara.
La correction de la Lépi, une mascarade
Saka Fikara n’accorde pas de crédit au processus de correction de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) en cours. « La correction de la Lépi n’en est pas une. C’est une mascarade », a-t-il laissé entendre. Pour lui, vouloir créer des taxes pour financer le processus comme l’a souligné le président du Conseil d’orientation et de supervision de l’actualisation de la Lépi Sacca Lafia, est un aveu d’échec. Et tirant conséquences de ces dysfonctionnements, le député de l’« Un » a affirmé qu’« il est impossible que les élections communales se tiennent en décembre prochain ».
