A la fin de chaque année, bon nombre d’élèves fréquentent les cybercafés pour une sale besogne : la cybercriminalité. Une pratique malsaine qui n’est pas sans effet néfaste sur leurs études. Il urge que les parents prennent des mesures correctives pendant ces vacances qui viennent de commencer.
Les cybercafés grouillent déjà de monde. Ceci s’explique par la forte fréquence des élèves qui y viennent pour la cybercriminalité. Mais cette pratique qui s’observe chaque fin d’année n’est pas sans conséquence néfaste. Du matin au soir, et même dans la nuit, ces cybercafés sont remplis de jeunes élèves. Ces élèves choisissent souvent les sites de mode, de cinéma, de films pornographiques, de films d’horreurs, de publicités. Ils utilisent les informations recueillies parfois pour créer eux- mêmes leur site afin d’arnaquer. Le constat fait dans ces cybers est que les jeunes vacanciers s’organisent en groupe pour mener leur sale besogne. Chaque groupe est dirigé par un chef qui en est le cerveau. Pour commettre leur forfait, ils se servent le plus souvent « d’images qui n’existent presque pas ». Notons que pour être le chef d’une telle bande, il faut être le plus instruit et le plus habile. Pour certains élèves conscients du mal comme Thibaut, élève en classe de seconde, les cybercafés d’aujourd’hui entraînent la délinquance juvénile et le vol. Pour une gérante d’un cybercafé de la place, S. Huguette, les clients qu’elle reçoit pendant les vacances sont en majeure partie des élèves. Par ailleurs, les élèves qui ont été victimes de cette sale besogne n’ont pas caché leur impression.
A. Tanguy, un des fans des cybercafés, confesse : « J’ai échoué deux fois à cause de la fréquentation des cybercafés ; et une fois victime, j’ai abandonné définitivement ce travail ». Après avoir assisté à l’échec de ses enfants à cause des cybercafés, un parent d’élève se prononce : « Pendant les vacances, mes enfants me volent beaucoup ; et c’est pour cette raison qu’à chaque fin d’année je les surveille de très près ». Vu l’ampleur que prend ce phénomène déplorable, surtout avec les élèves pendant les vacances à Cotonou, les parents doivent prendre des mesures idoines pour en dissuader leurs enfants, car rien ne vaut l’éducation.
Un temps d’acquis et d’expériences
Rare sont les jeunes vacanciers qui se soucient particulièrement de comment organiser et bien passer leurs vacances. Compte tenu de cela, les parents sont interpelés pour aider ces enfants à faire des vacances des moments d’acquis. Et cela nécessite un emploi du temps bien structuré.
« Les vacances doivent être plus des moments d’apprentissage que des moments de défoulement », conseille M. Grégoire Noumon, un instituteur. En période de vacances, très peu sont les jeunes qui sont conscients de ce que doit être leur vie de vacances et de quelle façon en profiter. Pour M. Noumon, les jeunes pensent immédiatement au défoulement lorsqu’on parle de vacances auprès d’eux. Or c’est tout à fait le contraire chez certains qui déjà pensent à travailler pour s’acheter des fournitures en vue de la rentrée prochaine. Selon les conseils de M. Noumon, pendant ces moments de vacances, les élèves doivent chercher à connaître le programme de la classe qu’ils doivent faire l’année suivante et anticiper sur les cours de cette classe. Il faut également dire que, pendant les vacances, les parents ont la responsabilité de surveiller leurs enfants pour qu’ils ne se livrent pas à de n’importe quoi comme activités. Aux dires de M. Noumon, la grande responsabilité revient toujours aux parents. Car c’est à eux de voir à quoi inscrire leurs enfants pour qu’ils aient un acquis de plus qui pourrait servir plus tard d’expérience. C’est l’exemple de Justine, une vacancière qui passe ses temps à apprendre la dactylographie. Notons que certains vacanciers rencontrés disent avoir des heures de défoulement et des heures pour apprendre. Le plus important, selon M. Noumon, c’est d’avoir un emploi du temps bien structuré comportant et des moments de défoulement, et des moments de préparation de la rentrée suivante.
Quand les loisirs sont prioritaires
Après neuf mois de classe, les élèves ont un temps de répit qui s’impose à eux. Une période de relaxation diversement vécue par ces derniers qui s’adonnent à plusieurs activités. « Moi, je profite des vacances comme cela se doit. Je vais m’amuser avec mes amis et une fois à la maison, il y a notre décodeur qui nous donne plus de 100 chaînes. Donc, je ne m’ennuie pas ». Tels sont les propos de Maxime A, élève en classe de première au Cours Secondaire Protestant, résidant à Godomey et dévoilant ainsi son plan de vacances. Comme lui, nombreux sont les élèves qui ont également leur plan pour profiter des vacances. En effet, après l’effort, c’est le réconfort dit-on. Les élèves, après neuf (09) mois passés «devant» leurs cahiers, passeront trois (03) mois de repos pratiquement sans ces derniers pour que leurs neurones récupèrent assez, afin de faire face aux réalités de l’année suivante. Certains élèves en profitent pleinement avec des sorties, des pique-niques, la télévision etc. Mais outre les activités de relaxation, certains élèves s’adonnent à des activités lucratives. C’est le cas de A. Abakouyè, élève en terminale au CEG Houéyiho : « Quand bien même je dois me reposer, je dois me trouver un moyen pour me faire un peu d’argent ». Raison pour laquelle elle fait des amuse-gueules à la maison qu’elle revend ; puisqu’elle n’a pas encore trouvé de ‘’job de vacances’’. D’autres par contre, amoureux du cuir rond, attendent impatiemment les tournois de football qui prennent une bonne partie des vacances. Et pour compenser leur attente, ces jeunes apprenants vont s’asseoir dans les salles de jeux pour se livrer, soit au jeu de leurs rêves, le football, soit à des jeux d’aventure comme San Andreas ; ou encore aux jeux de combat, le plus aimé par ces derniers étant Mortal Kombat.
