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© Autre presse par DR
Le palais de justice de Cotonou |
La Cour d’assises a condamné ce jeudi, à Cotonou, dans le 16ème dossier inscrit au rôle de sa 1ère session pour 2015, dame Nicole Gnonhossou, reconnue coupable d’avoir porté volontairement des coups et provoqué des blessures ayant entraîné la mort de Elise Avohou, la femme de son frère sans avoir l’intention de la lui donner.
Le crime a été commis le mardi 25 mai 2010 à Malanhoui dans la commune d’Adjarra. En effet, selon le résumé des faits, dame Elise Avohou, de nationalité béninoise, âgée de 37 ans, coiffeuse de son état, mère d’un enfant, issu de son union avec Ghislain Sindji, vit à Malahoui dans la commune d’Adjarra avec sa belle mère Pascaline Azocli. Son concubin, Ghislain Sindji qui vit à Cotonou avait l’habitude de lui envoyer de l’argent par l’entremise de sa mère. Cette dernière s’abstenait de le lui remettre ou mettait du temps à le faire, ce qui entraînait fréquemment la discorde entre elles. Le lundi 24 mai 2010, pour la même raison, une bagarre avait opposé la belle-fille Elise Avohou à sa belle mère, Pascaline Azocli. Informée, Nicole Gnonhossou qui n’habitait plus cette maison, avait décidé de s’y rendre pour en savoir plus et calmer les protagonistes. Elle y passa même la nuit. Dans la matinée du mardi 25 mai
2010, alors que dame Pascaline Azocli était allée à l’église, une dispute éclata entre sa fille Nicole Gnonhossou et sa bru Elise Avohou. Cette dispute dégénéra en bagarre puisque dame Nicole Gnonhossou aurait été piétinée, giflée et finalement blessée à l’aide d’une paire de ciseaux par Elise Avohou.
Enervée, elle réussit à arracher à celle-ci la paire de ciseaux et la poignarda, à son tour. Mortellement atteinte, cette dernière s’écroula et rendit aussitôt l’âme. Dame Nicole Gnonhossou a reconnu les faits de coups mortels mis à sa charge à toutes les étapes de la procédure.
A la barre, ce jeudi, elle a, une nouvelle fois reconnu avoir donné un coup de ciseaux sous le sein de dame Elise Avohou. Elle a précisé que sa victime a été la première à lui porter des coups expliquant qu’elle l’a giflée puis blessée à coups de ciseaux. L’accusée a regretté son acte et demandé pardon à la Cour pour une sanction atténuée.
Le Ministère public représenté par Badirou Lawani a, dans sa réquisition, dit que les relations entre la belle-mère et sa bru ne sont pas souvent conviviales. Il a démontré que l’accusée, Nicole Gnonhossou a volontairement porté des coups à dame Elise Avohou et volontairement fait des blessures sur son corps sans pourtant avoir en idée de lui donner la mort. Elle s’est vengée après avoir été informée de la bagarre entre dame Elise Avohou et sa mère. Badirou Lawani a déclaré dame Nicole Gnonhossou coupable d’avoir porté volontairement des coups et fait des blessures ayant entraîné la mort de Elise Avohou en demandant à la Cour de la condamner à 15 ans de travaux forcés. L’Avocat général a pris soin de faire remarquer que la thèse de la légitime défense n’est pas recevable dans cette affaire.
Me Athur Balley, pour défendre sa cliente, fait remarquer que dans le dossier, des termes comme, entre autres, la colère, la misère ont beaucoup concouru à l’escalade au meurtre. Il soutient qu’on ne peut pas aller contre ce que la loi a dit. Que celui qui a tué soit puni. Mais, il a demandé à la Cour de retenir l’excuse de provocation pour revoir la sanction à infliger à l’accusée.
La présidente de la Cour, Michèle Carrena Adossou, a déclaré dame Nicole Gnonhossou coupable d’avoir volontairement porté des coups et faits des blessures à dame Elise Avohou sans intention de lui donner la mort et l’a condamnée à cinq ans de travaux forcés en mettant à sa charge les frais de justice.
La Cour était composée des assesseurs Célestine Bakpé et Joseph Kploca et de la greffière Angeline Tossa Soarès.
L’accusée ayant été mise en détention préventive le 27 mai 2010, elle recouvrera la liberté vers la fin de mai prochain.
ABP/JMN/JFH
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