Les membres de la Cena sont divisés. Ils ne semblent pas s’entendre sur l’application des dispositions des articles 71 et 81 de la N°2013-06 du 25 novembre 2013 portant Code électoral en République du Bénin. La discussion s’enfle et les débats sont houleux. D’un côté, il y a ceux qui se positionnent pour une application rigoureuse de ces dispositions de la loi. De l’autre, il y a naturellement ceux qui veulent tordre le cou à la loi. Cette rude bataille autour de ce que dit la loi pourrait faire éclater la Cena. D’ailleurs, selon les informations qui nous parviennent avec insistance, Feddy Houngbédji qui ne partage pas le même avis avec ceux qui pensent qu’on peut tordre le cou à la loi menace de claquer la porte.
Ce que dit la loi
Selon les dispositions de l’article 71 du code électoral relatives à l’identification et à l’authentification des bulletins de vote, il est clairement dit ce qui suit : « Avant l’ouverture du scrutin, les membres du poste de vote s’assurent de la disponibilité en quantité suffisante des bulletins uniques et de tout le matériel électoral. Procès-verbal en est dressé. Le Président du poste de vote procède à l’ouverture de l’enveloppe scellée à la cire provenant de la Commission électorale nationale autonome (Cena) contenant les différents cachets. Après l’ouverture de l’enveloppe portant les cachets d’identification et d’authentification du bulletin de vote, le Président du poste de vote demande à un électeur présent sur les lieux, de poser au verso d’un bulletin de vote le cachet d’identification et d’authentification à un endroit de son choix. Il demande en outre à l’électeur d’indiquer le nombre de fois que ce cachet sera déposé sur le bulletin. Il fait constater à toute l’assistance le choix de l’électeur. Mention des deux choix sera portée au Procès-verbal avant le début de l’opération de vote. Tous les bulletins de ce poste seront marqués autant de fois et la même manière que les deux choix de l’électeur… »
Pour sa part, l’article 81 du code électoral dispose que « Sur toute l’étendue du territoire national, le scrutin doit se dérouler dans les centres de vote retenus par la loi. Le vote a lieu sur la base d’un bulletin unique comportant des symboles ou images facilement identifiables par les électeurs. Ce bulletin unique est uniforme et codé sur toute l’étendue du territoire national y compris les représentations diplomatiques et consulaires, pour les élections présidentielles et sur toute l’étendue du territoire de la circonscription électorale pour les élections législatives, municipales, communales, de village ou de quartier de ville. Le vote a lieu sans enveloppe. Les bulletins uniques sont présentés sous forme de bloc de cinquante bulletins auto détachables sur des souches numérotés consécutivement. Les numéros des blocs de bulletin envoyés dans une commune doivent être consécutifs, puis répertoriés dans un registre signé et paraphé par tous les membres du bureau de la Commission électorale nationale autonome (Cena). Ils sont fournis par la Commission électorale nationale autonome (Cena). Le jour du vote, ils sont mis à la disposition des électeurs dans le poste de vote en nombre au moins égal à celui des électeurs inscrits. Procès-verbal en est adressé. La Commission électorale nationale autonome (Cena) attribue en outre, à chaque poste de vote un cachet permettant l’identification et l’authentification des bulletins de vote de chaque poste ».
C’est autour de ces dispositions de la loi, qui sont pourtant claires, que les passions se déchainent à la Cena. Cette situation donne raison à ceux qui prêtaient des intentions à cette Cena. En tout cas, il lui revient de démentir ces soupçons en ayant pour seule et unique conduite le respect du code électoral.