Le secrétaire exécutif de l'alliance Borderless, Justin Bayili, a rendu publiques, jeudi, les recommandations d'une étude selon lesquelles pour rendre compétitif le Port autonome de Cotonou, le gouvernement béninois doit trouver d'autres formes de recettes fiscales que le transit.
L'alliance Borderless a tenu jeudi au ministère de l'Economie et des Finances une importante rencontre avec les différents acteurs intervenant dans le transport et les échanges commerciaux et les représentants de certains ministères pour leur faire part des difficultés qui minent le secteur du transit et constituent un frein pour rendre le Port autonome de Cotonou plus attractif.
Selon M. Bayili, le gouvernement béninois doit faire des efforts pour réduire les tracasseries routières et les frais liés au transit des marchandises. En comparant le Bénin à certains pays de la sous-région, le secrétaire exécutif de l'alliance Borderless a fait remarquer que le nombre de check points au Bénin est élevé. Sur 100km, 8 postes de contrôle de la police, de la gendarmerie, de la douane et des syndicats et autres sont trouvés, alors qu'au Togo, sur 900km, seulement 3 postes de contrôle sont retrouvés.
Les différentes taxes perçues par le Bénin et dépensées par un opérateur économique qui transite par le Bénin sont évaluées à 1.133.850 FCFA, alors qu'un montant de seulement 366.195 FCFA est perçu par le Togo. Selon une étude effectuée par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) dont le secrétaire exécutif a exposé les recommandations aux acteurs du secteur des transports, pour rendre compétitif le Port autonome de Cotonou, le gouvernement béninois doit trouver d'autres formes de recettes fiscales que le transit, s'engager réellement dans la construction des infrastructures routières afin de faciliter le transport des marchandises, et sensibiliser tous les acteurs sur les frais réclamés et les tracasseries rencontrées.
Le directeur adjoint de cabinet du ministère de l'Economie et des Finances, Kassim Chabi Taba, a dit aux représentants les actions menées par son ministère. A l'en croire, le ministère a institué des conférences mensuelles pour échanger sur des thématiques avec les acteurs du transit et trouver des solutions qui les arrangeraient tous. Le ministère prévoit également faire une étude sur la facilitation des échanges entre le Nigeria et le Bénin.
Les différents représentants du Port autonome de Cotonou, du Conseil national des chargeurs du Bénin (CNCB), de Fludor, du ministère du Transport, d'Orabank et du ministère de l'Industrie et du Commerce ont à leur tour exposé les différentes actions menées par les structures respectives pour corriger le système du transit au Bénin.
Le représentant du directeur général de la police nationale, Houssou Gabin, a fait savoir que des agents de la police ayant continué avec les tracasseries routières ont été sanctionnés. "D'ici quelques temps, ces tracasseries seront totalement réduites ", a-t-il assuré. L'alliance Borderless est un regroupement d'entreprises privées visant à promouvoir et faciliter le commerce régional et à réduire les coûts de transport et les retards à travers l'Afrique de l'Ouest. Sa mission est d'augmenter les échanges commerciaux et d'éliminer les obstacles au commerce. (ABP)