Des trafiquants d’essence de contrebande avec des rois et têtes couronnées du septentrion ont crié le week-end dernier à la marginalisation. Ils réclament d’être reçus par le Chef de l’Etat. Il a fallu qu’une manne de 50 milliards soit évoquée en vue de la réinsertion pour qu’ils décident de se rendre.
Depuis que le Gouvernement de Boni Yayi s’est mis aux trousses des trafiquants de l’essence de contrebande au sud du Bénin, personne n’a rien entendu du côté du septentrion. Même pas les députés de cette région pour défendre les citoyens. Mais à peine un chèque de 50 milliards a été « brandi », les trafiquants du septentrion crient à la marginalisation et veulent se rendre.
Les trafiquants de l’essence de contrebande dans le septentrion se sont illustrés le week-end écoulé d’une piètre façon avec des têtes couronnées. Ils ont osé demander ce qu’ils ont fait pour que le Chef de l’Etat ne les appelle pas pour une concertation sur la vente de l’essence de contrebande. Quelle action surprenante pour les Béninois, surtout pour ceux du sud du Bénin qui sont persécutés depuis des mois et dont certains pleurent des parents qu’ils ne retrouveront plus jamais ? Pendant des mois, les vendeurs du sud ont été persécutés dans tous les sens. Leurs marchandises sont régulièrement saisies et les emballages détruits. Il y a même eu mort d’hommes. Le Gouvernement luttait ainsi contre la vente de l’essence de contrebande. Pendant ce temps, les trafiquants du septentrion vendaient allègrement le produit à la barbe des autorités béninoises.
Drôle de réclamation
Il a fallu que, tout récemment, le Chef de l’Etat rencontre les trafiquants du Sud pour parler de leur réinsertion, et surtout qu’il « brandisse » un chèque de 50 milliards pour que, contre toute honte, des gens se lèvent au nord pour réclamer d’être reçus par le Chef de l’Etat. Ils se découvrent trafiquants exclus de la concertation pour la réinsertion. Quelle grotesque machination ? Pourquoi en son temps ils n’ont pas réclamé qu’on vienne les pourchasser partout pour saisir leurs produits, voire tuer parmi eux comme cela se faisait au sud du Bénin ?
Il a fallu que l’argent « à distribuer » pour accompagner la réinsertion soit évoqué pour que même des rois et têtes couronnées viennent se réunir avec des trafiquants pour réclamer que le Chef de l’Etat les reçoive.
Vu la foule qui s’est mobilisée pour la machination, il n’est pas exclu que l’on avance demain que les vendeurs d’essence frelatée du septentrion sont plus nombreux que ceux du sud Bénin afin que la grande partie de l’argent leur soit attribuée. Déjà tous les recensements font croire qu’il y a une augmentation des populations dans le nord et pas au sud. C’est peut-être le premier ballon d’essai d’une grande machination. C’est malsain !