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"Ce pays va mal. Il s’enlise et va vers une destination inconnue" dixit Wallis Zoumarou
Publié le mercredi 24 juillet 2013   |  24 heures au Bénin




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« Je me demande pourquoi le rouge et non le noir. Le noir c’est la couleur du deuil et actuellement le pays est en deuil. Ce pays va mal. Il s’enlise et va vers une destination inconnue. Il faut que les Béninois se lèvent pour pleurer et dire que ça ne va pas. Bon, si on a choisi le rouge, c’est peut-être parce que, c’est différent des autres couleurs. Sinon, le noir me parait la couleur la plus significative. Mais ceci étant, je ne tiens outre mesure à la couleur. Il s’agit d’un combat auquel nous sommes tous appelés. Vous voyez les gens sont apathiques. Ils sont là et tout leur tombe dessus. Ils disent que Dieu les aime et ne veulent pas réagir. Personne ne fait rien. S’il y a aujourd’hui une réaction, je ne peux que m’en féliciter. Je me demande comment on peut arrêter Yayi Boni si on ne se lève pas pour se mettre debout.


Vous constatez que le chef de l’Etat a mis en place toute sa stratégie et son énergie pour pouvoir réviser la Constitution et se pérenniser au pouvoir. S’il n’y a pas une force suffisante pour l’arrêter, il ira jusqu’au bout de ses ambitions. Toute chose qui sera entreprise dans la légalité pour lui dire non, moi j’en suis preneur. C’est la lutte, une question de rapport de force. Si vous êtes là, résignés, on fera de vous tout ce qu’on voudra. Il est temps qu’il y ait quelque chose comme cela pour que Yayi Boni sache que même si le peuple se tait, il n’est pas d’accord sur sa gestion et la destination à laquelle il conduit notre nation. On n’a jamais vu dans ce pays ce qui se passe aujourd’hui. Tout va mal. Les gens ont faim. Tous, nous devons réagir à commencer par la Société civile qui est détonateur des actions énergiques. Où est la jeunesse qu’on a complètement abêtie en lui jetant des miettes ? Elle est passée où ? La réaction doit venir de partout et de la manière la plus énergique.


On veut que ça s’arrête. Il reste un peu plus de deux ans à Yayi Boni et c’est aujourd’hui qu’il sort son affaire de révision qu’il avait déjà prévue dans son programme. Et tout candidat qui arrive au pouvoir n’attend pas la fin de son mandat pour exécuter son programme. S’il fait ce qu’il a envie de faire, c’est pour l’autre qui va lui succéder ? Et si ce dernier avec la majorité acquise remet à son tour tout en cause ? Qu’est-ce que notre démocratie deviendra ? Ce n’est pas en fin de mandat qu’on cherche à réaliser les promesses non tenues. Si on a des politiciens improvisés qui n’ont aucune expérience, voilà ce qu’ils veulent nous faire avaler. Vous me demandez, ce que fait Abt par rapport à cette question de révision. Je ne parle pas en son nom, mais je vous réponds en disant que Abt est foncièrement démocrate. Il sait qu’il y a des choses à corriger dans notre Constitution. Il respecte le jeu démocratique. Mais ce n’est pas pour ces raisons qu’il va soutenir la révision opportuniste de la Constitution. C’est non. Dans son projet, le chef de l’Etat renforce ses pouvoirs alors qu’il a avait tous déjà. Est-ce que c’est ce qui lui manque pour agir et faire du Bénin un pays prospère ? Non. Il nomme les préfets, ministres, des magistrats, de hauts cadres, des présidents d’institutions. Il a la mainmise sur toutes les institutions. Qu’est-ce qu’il veut encore. On parle de la Cour des comptes. Elle n’existait pas ? Mais oui. La constitutionnalisation de la Commission électorale nationale autonome (Cena, Ndlr) n’est pas une urgence. Les premières Commissions électorales avaient bien fonctionné. Si aujourd’hui, on la critique parce qu’elle n’est pas toujours à la hauteur de la tâche, c’est la faute au régime actuel. Le chef de l’Etat veut tout contrôler et contrôle tout.


Yayi est partout. Cela explique pourquoi toutes les institutions sont politisées et fonctionnent au rythme d’un seul homme. Soyons sincères. C’est le président de la République qui a conduit dans les travers. On ne peut pas réviser la Constitution sans un minimum de consensus. Je souhaite que la sagesse habite tout le monde. A commencer par les initiateurs de cette révision. Personne ne sait jusqu’où cette affaire va nous conduire. J’ai vraiment peur pour mon pays. Il ne faut pas qu’il devienne ce que sont certains et ce que d’autres ont été. Les gens disent qu’on est un pays de paix et que Dieu nous aime. Dieu ne va pas nous aimer tout le temps. Il sera fatigué de nous un jour ».

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