Ce qui s’est passé hier est l’illustration parfaite des méthodes antidémocratiques que ce gouvernement tente d’imposer pour créer un climat de terreur. Comme d’habitude, il utilise sa Police pour réprimer les mouvements de contestation contre ses initiatives impopulaires. Lorsque l’Odhp appuyée par les autres composantes de la Société civile et les partis de l’opposition ont voulu marcher pour réclamer le respect des libertés fondamentales et la restauration des acquis démocratiques, le Pouvoir a déployé les forces de sécurité publique pour étouffer le mouvement dans l’œuf. Les éléments de la Police, de la Gendarmerie ont fait usage de la force pour interdire cette marche. De même à propos de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi), projet très controversé, le sang des militants des partis qui s’y sont opposés a coulé. C’était juste avant l’élection présidentielle de 2011.
L’usage de la force contre des manifestants pacifiques et sans aucune défense est devenu le mode de fonctionnement du Pouvoir en place. Le fait que la Police et les autres forces armées se présentent et fassent rapidement usage des moyens inappropriés contribue à aggraver des conflits qui sont souvent mineurs au départ. Et à force de recourir chaque fois à la même méthode cela finit par créer une situation de "guerre". C’est pour quoi le gouvernement de Yayi Boni doit changer de fusil d’épaule. Maintenant, on se demande s’il y a encore quelqu’un capable de dissuader le chef de l’Etat à renoncer à ces méthodes. Il est temps que les ambassadeurs accrédités au Bénin, les députés à l’Assemblée nationale s’impliquent davantage pour arrêter les dérives.
Car, si les forces de sécurité publique qui obéissent sans aucune retenue aux ordres de la hiérarchie ne sont pas sommées de tempérer leurs méthodes, de graves incidents risquent de se produire dans les jours à venir. Les antirévisionnistes sont sûrs d’une seule chose. Ce déploiement de la Police à Abomey-Calavi pour réprimer des citoyens est loin d’avoir l’effet dissuasif escompté. Bien au contraire, il peut aboutir s’il est réédité à une escalade de la violence.