Le mouvement « Mercredi rouge » donne déjà de l’insomnie aux forces de sécurité. Hier mercredi 24 juillet 2013, alors que l’initiative n’est qu’à sa deuxième journée, plusieurs jeunes en rouge ont été rudoyés par la police à Abomey-Calavi. Ils n’ont recouvré la liberté que grâce à la lucidité du Procureur de la République près le Tribunal de la même ville.
Les autorités policières ont donc décidé de tuer le mouvement « Mercredi rouge » dans l’œuf. Hier, les éléments du Commissariat central d’Abomey-Calavi ont interpellé plusieurs jeunes engagés dans le mouvement et décidés à exprimer leur opposition au projet de révision de la Constitution initié par Yayi Boni. Dans la matinée de ce mercredi, plusieurs jeunes se sont en effet réunis près du carrefour Arconville à Abomey-Calavi. Vêtus de rouge, ils s’y sont donné rendez-vous et devraient y prendre départ pour Cotonou. Mais plusieurs agents de sécurité à qui on avait déjà vendu la mèche, attendaient les jeunes au lieu du regroupement. Sans ménagement, les forces de l’ordre ont interpellé puis arrêté tous les jeunes en rouge. Ceux qui ont résisté, ont été malmenés selon nos sources. Plusieurs motos ont également été confisquées. Les jeunes ont été embarqués puis conduits au Commissariat central de police de la ville. Informés, des professionnels des médias se sont rendus au Commissariat central d’Abomey-Calavi pour s’enquérir des motifs de ces arrestations. Mais le maitre des lieux, le Commissaire Didier Atchou a choisi de ne piper mot. Décidé à décourager « les jeunes innocents », il les a envoyés devant le Procureur de la République près le Tribunal de première instance (Tpi) d’Abomey-Calavi. Mais entre temps, l’avocat au barreau de Cotonou, Joseph Djogbénou, l’un des initiateurs du « Mercredi rouge » a rejoint les jeunes au Tribunal et leur a apporté son assistance. Lui et l’autre acteur dudit mouvement Urbain Amègbédji. Et face à un dossier vide, le Procureur de la République a compris qu’il n’y a pas lieu de poursuivre. Les jeunes ont alors recouvré leur liberté à la grande honte des agents de police .
La brigade d’assistance juridique activée…
Devant la presse, ce mercredi au Tpi d’Abomey-Calavi, Me Joseph Djogbénou a souligné que les autorités policières ont fait preuve d’incompréhension. Selon lui, il n’y avait rien à reprocher aux jeunes interpellés décidés à défendre la Constitution du 11 décembre 1990. Sur sa page Facebook hier soir, Me Joseph Djogbénou a dans un message encouragé les jeunes, et informé qu’une brigade d’assistance juridique veille désormais. C’est dire que les adhérents au mouvement « Mercredi rouge » qui manifestent suivant la légalité n’ont plus rien à craindre face aux intimidations de la police. Car, il existe une puissante armée d’avocats prête à voler à leurs secours en cas de besoin. Sur sa page Facebook, l’Agrégé de Droit privé a par ailleurs annoncé un grand mouvement pour le mercredi prochain. « Il faut déjà préparer mercredi prochain. C’est le 31 juillet, c’est à dire la veille du 1er Août. Et il faut préparer également le 1er Août aussi. Une double fête. En rouge ! Mettons nous dans les préparatifs. Créons, innovons, chacun à son niveau, sans recourir à d’autres », a-t-il écrit. Si elle veut toujours intimider les adhérents du mouvement rouge, la police a alors du pain sur la planche.