Les aflatoxines -poisons produits par des champignons qui poussent sur l’arachide moisie et le maïs- peuvent contribuer à l’aggravation de l’épidémie du sida en Afrique par la suppression du système immunitaire des personnes nouvellement infectées, indique une étude désormais rendue disponible.
L’étude, menée par des chercheurs de l’Université de l’Alabama à Birmingham et récemment publiée au Journal mondial des mycotoxines, a mesuré les taux sanguins d’aflatoxines et de VIH de 314 Ghanéens qui n’avaient jamais pris de médicaments antiviraux. Plus, il y a d’aflatoxines, plus probables sont les niveaux élevés de VIH qu’ils découvrent dans le sang – même dans celui de ceux avec des niveaux plus élevés de cellules CD4 dans le sang, ce qui signifie qu’ils n’avaient pas été infectés il y a si longtemps et n’étaient pas encore admissibles au traitement de la trithérapie tel que recommandé par les dernières directives de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Les toxines produites par l’Aspergillus, champignon qui pousse sur les grains humides, les noix et les haricots, sont si fréquentes qu’il est presque inévitable dans les climats humides, et sont tout autant dangereuses que le droit fédéral limite leur concentration à 20 parts pour un milliard dans les aliments. Les producteurs américains de beurre d’arachide sont toujours aux aguets pour le respect de cette législation. Les cacahuètes sont une denrée de base en Afrique de l’ouest. À fortes doses, les aflatoxines sont mortelles. En 2004, une intoxication alimentaire due à l’aflatoxine a tué 125 personnes au Kenya. Des échantillons de maïs moisis avaient jusqu’à 8000 parts pour un milliard. L’exposition régulière à de faibles doses peut causer le cancer du foie. Les auteurs indiquent que les aflatoxines non seulement produisent des protéines qui aident le VIH se reproduire ou à diminuer d’une quelconque façon le nombre des globules blancs qui sont les cibles du virus, ce qui rend son attaque du système immunitaire plus évident.
Écrit par Donald G. McNeil Jr (Le New-York Times du 22 Juillet, 2013) et traduit de l’Anglais par Emmanuel S. Tachin