Le Régime d’assurance maladie universelle (Ramu) au Bénin, initiative de l’actuel gouvernement pour une couverture de risque maladie pour tous les Béninois n’est pas encore bien perçu de tous. Pour certains, l’initiative est une autre forme d’escroquerie et pour d’autres, ce régime d’assurance est mal conçu. Raison pour laquelle, bon nombre de citoyens hésitent encore à se faire enregistrer.
Avec le Régime d’assurance maladie universelle (Ramu) au Bénin, toutes les couches les plus défavorisées auront droit à la santé à moindre coût. Mais bon nombre de Béninois ne croient pas à cette explication donnée par le Ministre en charge de la santé, Dorothée Akoko Kindé Gazard. Pourtant elle a été explicite lors de la cérémonie consacrant la signature des conventions avec les acteurs de l’opérationnalisation de cette initiative le lundi 18 mars 2013 au Palais des Congrès de Cotonou. « Telle qu’on nous l’a expliqué, si sa mise en œuvre ne va pas faire défaut, le Ramu, initié par le Chef de l’Etat est une bonne chose », a laissé entendre Bassi Natacha. Pour Gérard Dossou, les avantages qu’offrent le Ramu sont énormes. Entre autres, il a cité, les frais de consultation, de soin et d’hospitalisation, les frais de transports des malades d’une formation à une autre et les frais de prestation liés à la grossesse. Tout comme sa voisine, Pascaline Sanati , vendeuse de pagne à Dantopka, bon nombre continuent de douter de l’initiative pourtant saluée par certains. Pour Irène Kpatodé, institutrice, il faut toujours se méfier du cadeau des hommes politiques. Malgré les tapages médiatiques que fait le Gouvernement pour une meilleure connaissance de ce régime assurance maladie universelle, des Béninois sont toujours incrédules à l’initiative qui selon eux est une autre forme d’escroquerie pour gruger les pauvres citoyens. Leur souhait est de voir cette initiative combler les attentes de la population. Les adhérents qui se sont manifestés n’ont pas jusque reçu leur carte afin de jouir de cette initiative. Ce qui ne rassure pas les non-inscrits. D’après les informations recueillies chez les agents recenseurs, les premiers enregistrés doivent encore attendre un mois avant de prendre leur carte. Et pour jouir de la carte, ils doivent attendre encore deux mois soit au total trois mois de période d’attente.
Plus de 200 zémidjans déjà enregistrés
Lancé il y a quelques jours, le Régime d’Assurance Maladie Universel (Ramu) compte déjà plus de deux cents conducteurs de taxi-moto communément appelés zémidjans parmi ses adhérents. Tous du Mouvement des Zémidjans pour un Bénin Emergent (Mo.Ze.Be), ces conducteurs de taxi-motos affichent un intérêt particulier au Ramu. « Au moins 200 zémidjans appartenant au Mouvement des Zémidjans pour un Bénin Emergent (Mo.Ze.Be) ont adhéré au Régime d’Assurance Maladie Universel (Ramu) », a confié, hier mercredi 24 juillet 2013 dans un entretien, M. Ahïtchémè Bonaventure, secrétaire général du Mo.Ze.Be. A en croire ses propos, l’on ne saurait dire le nombre exact d’adhésion des conducteurs de taxi-moto du mouvement. Mais, ce qui est évident est que plus de deux cents zémidjans y ont déjà adhérés sans compter leurs familles. Ceux-ci, constituant une frange sociale de la société et de part leur activité peu rémunératrice, affichent un intérêt particulier au Ramu, a dit M. Ahitchémè Bonaventure. A ses dires, le lancement de ce régime d’assurance par le Chef de l’Etat, au palais des Sports de Kounhounou a été une occasion pour les zémidjans de comprendre l’importance du Ramu surtout qu’ils sont permanemment exposés aux risques de maladies et d’accidents dans l’exercice de leur métier. La santé n’ayant pas de prix, ces derniers ont vite compris et ne se font qu’enregistrer de jours en jours. Sur les lieux, nous nous sommes approchés d’un zémidjan qui a requit l’anonymat. Celui-ci confie adhérer au Ramu pour les nombreux avantages qu’il offre. « J’ai une famille et je peux être sûr désormais qu’elle aura des soins de santé de qualité dès que le besoin se fera sentir », a-t-il martelé, visiblement rassuré.
Les impressions des béninois sur le Ramu
Madame d’Oliveira commerçante à Aîbatin « Le Ramu que le chef de l’Etat a initié est une bonne initiative mais une sensibilisation s’impose pour amener les Béninois à comprendre son importance »
M. Kandissounon fonctionnaire d’Etat « Le Ramu est la bienvenue mais les centres qui doivent recevoir les personnes désireuses de se faire inscrire sont insuffisants. Ce qui suppose que l’initiative est avouée à l’échec »
Etienne conducteur de taxi-moto « Le Ramu est une histoire selon moi. Je sais qu’une fois en tombé malade je dois aller à l’hôpital pour me soigner avec mon propre argent »
Albert ancien banquier à la retraite « yayi est entrain d’amuser la galerie et si les Béninois se laissent niaiser ils vont ramasser les pots cassés »
Laurent colleteur de taxe à la mairie de Cotonou « Il faut que le Ramu dure dans le temps pour permettre aux Béninois de se faire bien soigner »
Claudia secrétaire « le Ramu doit permettre à ceux qui ont beaucoup d’enfants de soigner leurs enfants »
Kassim musulman « Le Ramu est à sa phase initiale qu’une minorité de Béninois doit se faire inscrire pour le moment en entendant le tour des autres. Mais que cette imitative ne s’arrête pas à sa phase initiale ».
Gustave maître couturier « Si aujourd’hui je ne suis pas enregistré c’est par rapport au prix fixé par le chef de l’Etat qui n’est pas le même partout »
Yasmine élève « La santé avant tout dit-on. Si le chef de l’Etat cherche aujourd’hui à satisfaire la population béninoise en leur donnant un soin de qualité, je pense que cette initiative est à saluer »
Henriette animatrice d’une Ong « Le Ramu est bon. Mais que cela ne soit pas quelque chose pour tromper la vigilance des Béninois ».
Dossier réalisé par Victorin Fassinou, Olphyz Koundé (Stg) et Boniface Kabla (Stg)
