Un syndicat qui cautionne la gestion approximative du personnel. C’est à ce jeu dangereux qu’assistent depuis le 19 mars dernier, certains travailleurs éveillés de la Société pour le développement du coton (Sodéco). En effet, à travers sa correspondance du 19 mars dernier à tous les chefs d’usines, chefs services et chefs ateliers pour leur signifier les nouvelles affectations et signatures de contrats aux agents pour la campagne cotonnière 2014-2015, le Synatra a fait fi d’un certain nombre de dangers auxquels s’expose la Sodéco et s’est ainsi rendu complice de la gestion décriée du personnel de ladite société par l’administrateur provisoire. Car à l’analyse, la Sodéco n’a pas, à l’étape actuelle, besoin de personnel complémentaire pour faire fonctionner les usines. Ceci, pour la simple raison qu’une campagne d’égrenage ne dure que 6 mois et que des recrutements ne peuvent se faire au 17 mars pour 12 mois alors que les usines vont finir toute activité en juin. De plus, il y a le convoyage à polémique du coton dans les autres pays de l’Uemoa. Bref, il n’est pas exagéré de dire qu’il y a des recrutements abusifs, alors même qu’il y a jusqu’ici des égreneurs qui, malgré les promesses faites devant le chef de l’Etat ne sont pas encore payés. Et si malgré toutes ces évidences, le Synatra a décidé de faire le choix de l’aventure en lieu et place de celui de la raison, il serait responsable devant le tribunal de l’histoire.
Les raisons du revirement
Déjà, beaucoup d’observateurs ont été surpris par le revirement spectaculaire du Synatra qui, dans un premier temps, s’était opposé à la prise de service des 14 agents recrutés le 17 mars dernier par l’administrateur provisoire. Mais, quelques jours plus tard, patatras ! En effet, le 26 mars, à la surprise générale, l’administrateur provisoire de la Sodéco a revu sérieusement à la hausse sa liste de recrutement qui passe de 14 agents à 29 soit 15 agents de plus. Entre-temps, le Synatra a fait une sortie le 19 mars pour applaudir le recrutement additionnel en plus de celui qui fut de façon éphémère querellé.
En tout cas, la survie de la Sodéco passe par une gestion optimale non seulement de sa comptabilité mais aussi du personnel qui y travaille. Le Synatra est l’un des syndicats de la maison qui doit y veiller. Refuser de le faire face à la situation actuellement décriée à la Sodéco, ce n’est ni plus ni moins que faire le choix du suicide collectif.