La pénurie d’eau et d’électricité n’épargne désormais ni les populations, encore moins les secteurs de développement de la ville de Parakou. Les populations se plaignent, mais cela n’émeut guère Yayi Boni, qui visiblement, fait la sourde oreille aux cris de détresse des Parakois.
La ville de Parakou est ainsi soumise, depuis quelques jours, à un délestage sauvage et un manque d’eau potable. Désormais, tout tourne au ralenti et les populations ne savent plus à quel saint se vouer, puisque ces denrées sont devenues rares. La situation est très critique non seulement pour le fonctionnement des administrations privées et publiques, mais aussi pour les particuliers et les autres couches de la société. Pendant plus d’une semaine, des quartiers entiers de la ville sont privés du précieux liquide. Il est difficile de s’approvisionner et le calvaire s’observe avec les longues files d’attente auprès des points de forages. C’est le cas avec Marc, habitant le quartier Guèman et enseignant dans un collège de la place. Pour avoir de l’eau, il est obligé d’attacher des bidons sur sa moto et de parcourir des kilomètres. Selon Mamata, élève en classe de terminale, la situation est dramatique, puisque ses parents sont obligés d’acheter des sachets d’eau, communément appelés ‘’Pure water’’ pour les besoins de la maison. Les cas varient d’un individu à un autre et selon les quartiers. Dans les administrations, les toilettes puent du fait du manque d’eau. Il est simplement difficile de se laver, alors que la sécheresse bat son plein actuellement dans la partie septentrionale du Bénin. Du côté de la direction départementale de la Soneb, si le silence ne fait pas place aux interrogations des populations, ce sont des explications peu convaincantes qui sont servies. Pendant ce temps, ceux qui ont la chance, voient sortir de leurs robinets, de l’eau boueuse et très trouble qui laisse des dépôts quelques instants après. L’eau, source de vie est en manque chronique à Parakou.
L’électricité comme la prunelle des yeux
Comme l’eau, l’énergie électrique est rare à Parakou. Il n’y a pas un seul jour où le courant n’est pas coupé plusieurs fois avec tous les dégâts et dommages. Le délestage est devenu sauvage avec des coupures intempestives. Pendant des heures, aucun service ne peut fonctionner. Dans les administrations publiques, privées, tout tourne au ralenti. Le comble, c’est l’économie locale qui prend un sérieux coup. Les femmes commerçantes et revendeuses qui ont contracté des prêts pour leurs activités génératrices de revenus se désolent et crient au scandale. Dame Rosemonde vend des produits de mer (poissons frais et poulets congelés), mais toute la journée d’hier mardi, la ville est restée sans énergie. La suite, toute la marchandise s’est détériorée à cause du congélateur qui n’a pu être branché. Elles sont nombreuses à être dans le même cas. La situation est dramatique au niveau des artisans, les supermarchés, les cybers, etc. Du côté des associations de développement de la ville de Parakou, aucune réaction n’est observée si ce n’est le silence. La seule association des consommateurs n’existe que de nom. Certains citoyens s’étonnent que chaque semaine, le président de la République soit dans les villages pour lancer ou inaugurer des chantiers d’électrification et d’adduction d’eau. « Boni Yayi partage ce qu’il n’a pas », a confié un Parakois très remonté. « La situation engendrée par la pénurie d’eau et d’électricité aura permis de savoir qu’il reste beaucoup à faire par le gouvernement de la refondation à Parakou et dans les villes », s’est plaint un cadre de l’administration. Aucun développement ne peut se faire si l’énergie ne l’accompagne. Yayi Boni doit abandonner son projet de révision de la constitution pour se consacrer aux choses utiles qui favoriseraient le développement du pays et le bien-être des populations.
Clément Dognon
(Br Borgou-Alibori)