Le président de la République a procédé, hier mardi 31 mars, à la pose de la première pierre pour la construction de la liaison autoroutière Carrefour Sèmè-Porto-Novo. Le projet porte la marque du partenariat public-privé.
« Chaque matin et chaque soir, les populations souffrent le martyr pour sortir ou entrer dans Porto-Novo, à cause des embouteillages monstres ». Moukaram Badarou, préfet de l’Ouémé et du Plateau salue l’avènement du projet de liaison autoroutière Carrefour Sèmè-Porto-Novo, tout comme les maires de la commune de Sèmè-Podji et de Porto-Novo. La transformation de ce tronçon en 2X2 voies, soulignent-ils, viendra désengorger le trafic entre Cotonou et Porto-Novo, qui constitue l’axe routier le plus emprunté du pays. La liaison autoroutière qui a connu hier sa première pierre est placée sous le sceau du partenariat public-privé, entre l’Etat béninois et le groupe français Eiffage. Gérard Sénac, PDG de l’entreprise a tenu à rassurer du professionnalisme de sa boîte qui capitalise une quarantaine d’années de présence dans les travaux publics sur le continent africain. «Ce projet nous tient à cœur parce que c’est un projet de développement. Le partenariat public-privé suppose que l’entreprise va se mettre aux côtés du gouvernement et des banquiers pour financer la construction », précise-t-il. Pour lui, la décision du gouvernement béninois de confier la réalisation de cet ouvrage à son groupe résulte surtout des dernières prouesses de Eiffage au Sénégal. C’est cette entreprise, en effet, qui a réalisé l’autoroute qui part de Dakar à l’aéroport Blaise Diagne, sur une distance de 40 km, permettant surtout d’offrir un réel contournement aux habitants de la banlieue de la capitale sénégalaise. «Aujourd’hui, en 20 minutes, ceux qui vivent dans la banlieue de Dakar rentrent facilement chez eux alors qu’avant il fallait passer des heures dans les bouchons pour traverser la ville », témoigne-t-il. Le partenariat qu’il propose à l’Etat béninois, appuie Gérard Sénac, prend aussi en compte la sécurité des populations à qui il a annoncé la construction des passerelles pour leur faciliter la traversée de l’autoroute.
«Le projet de liaison autoroutière s’inscrit dans le vaste programme d’infrastructures lancé par le gouvernement pour assurer une meilleure circulation des personnes et des biens et faire jouer au Bénin son rôle de pays de transit », déclare Aké Natondé, ministre des Travaux publics et des Transports. Il indique que cet ouvrage auquel s’ajoutera un nouveau pont à l’entrée de Porto-Novo viendra soulager l’accès à la capitale qui accueille, avec 20 000 véhicules par jour, le trafic le plus chargé dans la circulation routière au Bénin. «Pour faciliter la circulation, il apparaissait urgent d’harmoniser la configuration du gabarit actuel de cette route avec celui de Cotonou, en attendant d’étendre vers le Nigeria via Pobè-Kétou-Illara», poursuit le ministre.
Projet futuriste !
«C’est un projet à dimension sous-régionale et continentale, c’est pourquoi il était utile de faire appel à des professionnels pour animer ce partenariat», dira le président de la République qui rappelle aussi que Eiffage a fait ses preuves dans des pays comme le Sénégal et le Kenya. Pour Boni Yayi, la construction de l’autoroute de Porto-Novo, du pont de Porto-Novo, du passage supérieur au Carrefour SOBEBRA et au Carrefour Akossombo à Vèdoko constituent des projets futuristes. «Nous sommes en train de construire le futur, avec la détermination de nos amis qui ont accepté de nous accompagner dans la vision Alafia 2025 et au-delà », martèle-t-il. Le chef de l’Etat qualifie l’investissement annoncé de mobilisateur parce que porteur de prospérité pour le Bénin et la sous-région ouest-africaine. «Ce projet vient nous conforter qu’en 2025, le Bénin sera une plate-forme régionale de services à forte valeur ajoutée», projette-t-il, annonçant le positionnement du groupe Bouygues sur le projet autoroutier qui traversera la ville de Porto-Novo pour déboucher sur Pobè-Kétou-Illara.
Eiffage se chargera aussi de la construction d’un autopont au Carrefour SOBEBRA et au Carrefour Akossombo. La première pierre de ces deux ouvrages a été également posée par le président de la République.