Le discours régionaliste prononcé il y a quelques semaines par le Président de la République à Banikoara continue de susciter des réactions. Aucun Béninois épris de paix et de justice n’a caché son indignation face à cette récidive du Chef de l’Etat qui, le 1er août 2012 déjà, s’était illustré dans des propos attentatoires à la cohésion nationale.
Pour l’honorable Eric Houndété qui a condamné avec la dernière rigueur les propos récemment tenus par Yayi à Banikoara, « Vouloir coûte que coûte gagner une élection législative ne saurait justifier le fait que le président de la République tienne des propos aussi discriminatoires que régionalistes ». Voici l’intégralité du message d’indignation et d’apaisement qu’il a adressé aux Béninois.
Chers amis, bonjour.
Une semaine après avoir lu dans la presse les propos qu’aurait tenus le chef de l’Etat, le temps n’a pas suffi à effacer mon désir d’écrire ce post. En effet, la violence qui caractérise ces propos n’a d’égale que l’inquiétude qu’ils sont en droit de susciter chez les Béninoises et les Béninois.
Vouloir coûte que coûte gagner une élection législative ne saurait justifier le fait que le président de la République tienne des propos aussi discriminatoires que régionalistes. Cela est d’autant plus grave que le Chef de l’Etat est le garant de l’unité nationale.
Mieux, l’unité nationale figure en bonne place parmi les principes majeurs de notre Constitution puisque le Bénin est une «République indivisible».
L’unité s’oppose par principe à d’autres termes majeurs du discours politique qui vont dans le sens inverse à savoir le communautarisme. Partout, un discours sur l’unité nationale est en lui-même mobilisateur, il évoque la paix et la force d’un pays en marche. C’est pourquoi, je reste convaincu que l’appel à l’unité nationale ne doit pas rester au seul niveau des mots. Elle ne peut non plus se limiter à une posture car se faisant elle prête flanc au reproche du calcul politique.
Bâtir un Bénin démocratique et solidaire où règnent le partage, la solidarité et l’équité ne peut se faire avec un discours stigmatisant une partie de la population. Notre développement doit s’appuyer sur l’effort concerté de toutes les couches de la société quelle que soient leur origine, leur ethnie ou leur appartenance religieuse.
Bonne semaine sainte à toutes et à tous.
Croyons en nous et ayons foi en l’avenir.
Propos recueillis par Affissou Anonrin